Biographies des insurgés
colonel Narcyz Łopianowski, pseudonyme "Sarna"
Narcyz Łopianowski, |
Narcyz Łopianowski est né le 29 octobre 1898 en Lithuanie, à Stoki (localité appelée aujourd’hui Stakai), dans le disctrict Małe Soleczniki appartenant à la région de Wilno. Il fut le fils aîné de Ignacy Łopianowski et de Maria Woronko. Son enfance, comme celle de beaucoup d’autres Polonais à cette époque, fut difficile parce que ses terres natales se trouvaient sous la domination russe. Ignacy cultivait les traditions patriotiques, en soutenant les Polonais des environs à régler leurs problèmes juridiques, en conservant l’héritage polonais et en apprenant à la population locale la langue polonaise, ce qui était interdit par la loi de l’occupant russe. Son fils Narcyz était aux côtés de son père depuis son enfance. Lui aussi apprenait aux enfants polonais leur langue maternelle.
La famille des Łopianowski, occupée par les activités interdites par la loi, vivait dans une crainte perpetuelle des répresailles de la part de la police du tsar. A un moment donné, le père Ignacy, menacé par l’arrestation, partit aux Etats-Unis. Pendant son absence, Narcyz poursuivait l’oeuvre de son père, en enseignant la langue polonaise et en donnant des conseils juridiques aux compatriotes en difficulté avec la bureaucratie russe de Wilno. Ignacy retourna des Etats-Unis quelques années plus tard, après l’amnistie proclamée par le tsar Nicolas II..
La première guerre mondiale se termina par un armistice du 11 novembre 1918. Un an plus tôt, une révolution éclatait en Russie. Peu de temps après la révolution, les Etats-Unis prirent la place de la Russie du tsar au sein de la coalition alliée, ce qui créa des conditions très avantageuses pour la Pologne qui était en train de renaître. Huit mois plus tard, en juin 1919, le Traité de Versailles fut signé en vertu duquel la Pologne retrouva son indépendance.
Maleureusement, les frontières de la Pologne à l’est ne furent pas tracées avec précision, à cause de la révolution en Russie et des revendications de la Lithuanie et de la Bélorussie qui, elles aussi, réclamaient leur indépendance. Une conférence de la Ligue des Nations réunie à Versailles décida, le 8 décembre 1919, que la frontière orientale de la Pologne serait fixée sur la ligne tracée par le lord anglais Curzon, correspondant à la frontière du troisième partage de la Pologne en 1797. En même temps, la conférence déclara clairement que la Pologne avait le droit à élargir cette frontière.
Entretemps, tout au long de l’année 1919, les hostilités avec la Russie se poursuivaient. Cette dernière visait à déplacer sa frontière plus à l’ouest, en poussant l’armée allemande et en faisant pression sur la Pologne. Le premier grand succès polonais pendant cette guerre fut la conquête sur les Russes de la ville de Wilno, le 19 avril 1919, à laquelle prirent part, entre autres, les jeunes écoliers. Pendant l’occupation allemande, Wilno était le siège du gouvernement lithuanien, mais à la suite de la prise de cette ville par les Russes, ce gouvernement fut contraint de partir à Kowno. Au moment où les Polonais se rendirent maîtres de Wilno, le maréchal Józef Piłsudski donna une garantie aux Lithuaniens qu’ils disposeraient des droits d’autonomie dans le cadre d’une union avec la Pologne. En 1919, le long de toute la frontière orientale, eurent lieu des escarmouches opposant la Pologne et la Russie alors que la déclaration du 8 décembre permettait d’espérer que la Pologne pourrait garder ses frontières telles qu’elles avaient été fixées initialement.
Malheureusement, au début de 1920, l’armée de la Russie soviétique lança une grande offensive et força l’armée polonaise à réculer, en atteignant les abords de Varsovie. En même temps, en juillet 1920, la Lithuanie profita des difficultés des Polonais et tenta de prendre Wilno en signant un accord avec la Russie. A la mi-août 1920, l’armée polonaise, avec une grande aide de la part de l’armée « bleue » formée par les volontaires du général Haller, mit en oeuvre le plan stratégique de Piłsudski et brisa l’offensive russe. Dans cet évenement, appelé « Miracle sur la Vistule », la cavalerie rouge de Budionny dut se retirer des abords de Varsovie et battre en retraite au-délà du fleuve Niemen. Wilno se retrouva encore une fois entre les mains polonaises le 9 octobre 1920, à la suite d’une opération lancée par le général Żeligowski. Cet évènement pesa lourdement sur les relations polono-lithuaniennes dans les années à venir. La délimitation définitive de la frontière polonaise eut lieu le 15 mai 1922 grâce à l’intervention de la Ligue des Nations. C’est ainsi que fut née une République de Pologne indépendante dont les frontières se conservèrent jusqu’au premier septembre 1939.
Pendant la première guerre mondiale, le jeune Narcyz et son frère Leon prirent part à la défense de Wilno au sein d’un peleton de tirailleurs composé d’élèves. En octobre 1918, il fit son premier combat contre les bolcheviks, pas loin de son lieu d’habitation. A la suite d’un affrontement victorieux, Narcyz et son frère partirent pour défendre Wilno. En avril 1919, les bolcheviks firent un assaut contre Wilno. Pendant les combats, le frère Leon fut blessé à la main et Narcyz écorché par une baïonnette soviétique. Ils survécurent à ces blessures, cependant Leon, en l’absence d’une aide médicale spécialisée, devint invalide de guerre à cause de sa blessure.
Les combats furent très rudes. C’était une épreuve terrible pour ces jeunes garçons. En 1919, pendant les Pâques, les Polonais reçurent l’aide des légions commandées par Józef Piłsudski. Après deux semaines, Narcyz intégra les rangs du 4e régiment des uhlans « Zaniemeńscy », en qualité de soldat du bataillon de réserve cantonné à Białystok. Il fut nommé commandant du peleton et reçut l’ordre de le préparer pour la marche en direction de Wilno. Conscient de ses lacunes dans le domaine de la formation militaire, Narcyz se mit à étudier les principes de la tactique et de l’instruction militaire. Dans peu de temps, son peleton fut prêt pour le combat et son régiment se mit en route pour Wilno.
En 1920, après le „Miracle sur la Vistule”, Narcyz Łopianowski décida de rester dans l’armée, en poursuivant son service au 4e régiment des uhlans « Zaniemenscy ». Il fut ensuite détaché au 21e régiment des uhlans « Nadwislanscy » basé à Równe ( Wołyn), où il exerçait différentes fonctions de commandant. En 1927, ayant terminé l’école des officiers, il fut détaché au 1er régiment des uhlans « Krechowieccy » dont le nom fut inspiré par la célèbre bataille de Krechowce. Le régiment qui stationnait à Augustow, région de Bialystok, portait le nom du colonel Bolesław Mościcki.
Photographie d’une distinction du 1er régiment des uhlans « Krechowieccy »
Il servit d’abord dans la 1ère Division de Cavalerie et ensuite dans la Brigade de Cavalerie de Suwalki. Quelques années plus tard, le lieutenant Narcyz Łopianowski fut détaché au Bataillon des Mitrailleuses Lourdes, au sein duquel, dans les années 1927-1939, il gravit les différents échelons de la hiérarchie militaire et fut promu au rang du capitaine de cavalerie, en tant que troisième officier supérieur en grade de ce régiment, désigné comme officier chargé de la mobilisation. Il fut rénommé en tant qu’excellent cavalier prenant part à de nombreuses compétition d’équitation.
Photographie figurant sur la pièce d’identité d ‘officier
En octobre 1933, le capitaine Narcyz Łopianowski épousa Irena, fille du docteur Jan Jaworowski de Augustow. Le mariage eut lieu dans la chapelle du Régiment des uhlans « Krechowieccy ». Bientôt, le couple donna naissance à deux fils. L’aîné fut baptisé Narcyz Marek et son cadet de deux ans et demi reçut les prénoms de Andrzej et de Jan.
Photographie de Narcyz Łopianowski en uniforme
Le 1er septembre 1939 à 5h00, le capitaine Narcyz Łopianowski entendit le bruit des avions allemands en vol. Le commandement suprême basé à Varsovie donna l’ordre de ne pas tirer sur les Allemands afin de ne pas agacer l’adversaire. L’ordre sous cette forme parvint au régiment. Le capitaine N. Łopianowski refusa de suivre cet ordre et commanda à ses soldats d’ouvrir le feu sur l’armade des avions ennemis. Un avion fut abattu à la suite de ce feu.
Au moment du déclenchement de la deuxième guerre mondiale, le capitaine Łopianowski était de service au Commandement de la Garnison Augustow en tant qu’officier de mobilisation, et organisait l’évacuation des familles civiles et militaires du lieu de stationnement du régiment à Augustow. Ensuite, après avoir complété les effectifs du 101e régiment des uhlans, il lança un assaut contre les Allemands à proximité de la frontière avec la Prusse.
Le 6 septembre 1939, dans la lutte contre les troupes allemandes aux alentours de Starosiek, les soldats commandés par le capitaine Narcyz Łopianowski abbattirent le chasseur allemand ME 109 et endommagèrent un autre. Pendant la nuit du 6 au 7 septembre 1939, le 101e régiment, dont le 2e esquadron fut commandé par le capitaine Łopianowski, se dirigea à Wołkowysk pour rejoindre le Groupe Opérationnel „Wołkowysk” commandé par le général Wacław Przeździecki.
Photographie du général Przeździecki
Le 17 septembre 1939, la Pologne fut agressée soudainement à l’est par la Russie soviétique. Conformément à l’ordre du Commandant en chef, le maréchal Edward Śmigły Rydz, la plupart des troupes polonaises n’opposa pas de résistance aux troupes soviétiques. Cependant, le Corps de la Garde des Frontières (KOP) et certaines unités et garnisons, opposèrent une résistance, entre autres à Grodno et Wilno. C’était aussi le cas du Groupe Opérationnel „Wołkowysk”. Après quelques succès initiaux, p.ex. la bataille victorieuse de Kodziowce, confrontées à une supériorité écrasante de l’ennemi, les unités en lutte furent obligées de franchir la frontière des républiques baltes, où les soldats polonais furent internés.
Après avoir brisé la résistance des forces polonaises du KOP et des unités polonaises qui s’étaient formées spontanément, l’Armée rouge arriva jusqu’aux rivières Narew, Bug, Wisła et San. Les derniers affrontements opposant le KOP et les forces soviétiques eurent lieu aux abords de Szack entre le 29 et le 30 septembre et de Wytyczno, le 1 octobre 1939..
D’après les estimations des historiens, pendant les combats avec l’Armée rouge périrent, dans la plupart des cas fusillés en tant que prisonniers de guerre, ou furent blessés, plus d’une douzaine de milliers de soldats polonais. Environ 250 mille soldats furent emmenés en captivité. Selon les chiffres communiqués par les autorités de l’ex-URSS, les pertes de l’Armée rouge s’élèvent à environ 2,5 mille de tués et blessés.
La plupart des officiers polonais appartenant à la première vague des prisonniers faits par les Soviétiques furent assassinés pendant la période avril-mai 1940 à Katyn et dans d’autres camps des prisonniers de guerre. Les officiers internés en Lithuanie et dans d’autres pays baltes évitèrent ce carnage. Après l’invasion soviétique des républiques baltes, ces soldats internés furent conduits en juin 1940 à Kozielsk en tant que prisonniers, c’était donc déjà après le crime de Katyn.
Le 20 septembre 1939 eut lieu le premier contact du 101e régiment des uhlans avec les bolcheviks près de Dziebrowo. Lors d’une charge de cavalerie, un certain nombre de fantassins soviétiques fut liquidé et les blindés soviétiques repoussés. Le soir, le régiment entra à Grodno en donnant son appui aux Polonais qui y avaient mené une bataille contre les chars et l’infanterie soviétiques et installa un barrage antichar à côté des ponts. Le capitaine Łopianowski, se servant de l’unique fusil antichar dont disposait son régiment, endommagea un char soviétique aux alentours du viaduc de chemin de fer. Les combats dans les faubourgs de Grodno se poursuivirent jusqu’ à minuit du 21 septembre, mais la pression soviétique était tellement forte que les forces polonaises ne purent plus résister et l’ordre de retrait fut donné. Ayant brisé la résistance des défenseurs de Grodno, les soviétiques fusillèrent, entre le 21 et 22 septembre, environ 300 Polonais, y compris des jeunes garçons d’une douzaine d’années environ. Ce crime laissait présager les futures répresailles soviétiques envers la population polonaise sur les territoires de la République de Pologne occupés par les Russes.
Le 22 septembre 1939, éclata la bataille de Kodziowce près du lac Czarna Hancza . L’Armée rouge engagea contre les unités de cavalerie polonaises 40 chars, dont 23 restèrent sur la champ de bataille. Dans cette bataille acharnée, les Russes essuyèrent de lourdes pertes humaines.Les sources polonaises ne citent pas des chiffres exacts de tués, alors que les sources russes en évoquent 800 . Peut-être l’histoire nous dévoilera-t-elle un jour le nombre exact de soldats soviétiqués tombés dans cette bataille. Le 101e régiment des uhlans participa à cette bataille. Le 2e esquadron commandé par le capitaine Łopianowski connut, lui aussi, de lourdes pertes : la moitié des soldats de l’esquadron périrent dans la bataille. C’est à cette occasion que le capitaine Łopianowski fut blessé à la jambe. De l’avis des historiens, la bataille de Kodziowce fut la plus remarquable victoire polonaise pendant la guerre polono-soviétique en 1939.
Photographie des chars soviétiques
Malgré le succès des Polonais, les forces nettement supérieures de l’Armée rouge forcèrent le 101e régiment de cavalerie du capitaine Łopianowski à se retirer. Pendant la nuit du 23 au 24 septembre 1939, le 101e régiment des uhlans franchit la frontière lithuanienne après quoi le régiment fut interné. Les officiers furent détenus dans les camps pour les prisonniers de guerre à Kalwaria et à Rakiszki. En juin 1940, l’Union soviétique renversa les gouvernements des républiques baltes et annexa leurs territoires. Les militaires polonais internés furent conduits au camp NKWD de Kozielsk, déjà existant et vide à la suite du massacre de Katyn. 859 officiers furent transportés de la Lithuanie. C’est dans ce même camp que furent enfermés les officiers du 101e régiment des uhlans.
Dans les camps pour les prisonniers, les Soviétiques commencèrent à infiltrer les prisonniers, en procédant à la sélection des officiers considérés comme enclins à entrer en coopération avec eux. Le 9 septembre 1940, le capitaine Łopianowski et 20 autres officiers sélectionnés, y compris le général Przeździecki, furent transférés vers la prison de Butyrki à Moscou. Après une courte enquête, le général Przeździecki, le capitaine Łopianowski et 9 autres officiers furent transférés à Lubianka- quartier général de NKWD. Pendant de longues mois, ils y furent interrogés par le chef de l’état – major NKWD , sous-colonel Jegorow.
Le 25 décembre 1940, le capitaine Łopianowski et les autres officiers furent escortés jusqu’à la datcha nº20 à Malachowka. Dans cette datcha, connue sous le nom de « villa des délices », eut lieu le lavage des cerveaux, en présence de l’ancien officier polonais, colonel Berling. Les prisonniers furent exhortés à coopérer avec les Russes. Hélas, la plupart des officiers acceptèrent la proposition. Le capitaine Łopianowski et un autre officier – major Lis- réfusèrent de coopérer. Ils furent de nouveau conduits à Lubianka où ils furent rejoints par le colonel Stanisław Kunstler, le colonel émerite Morawski et le lieutenant Tacik. Les détails de son séjour à Lubianka et à Małachowska sont relatés dans le livre de Narcyz Łopianowski „Entretiens avec NKWD 1940-1941”..
En avril 1941, le capitaine Łopianowski, le général Przeździecki et quelques autres officiers furent transportés par train au couvent situé à Werba (Ukraine), ensuite à Griazowiec près de Wologda. En juin 1941, après l’éclatement de la guerre entre l’Allemagne et l’Union soviétique, d’autres prisonniers de Kozielsk y furent transportés. D’autres encore furent déportés au-délà du cercle polaire pour travailler dans les camps de travail obligatoire. Ce fut le sort d’environ 4.000 d’internés.
L’une des conséquences de l’adhésion de la Russie au camp des alliés occidentaux fut la publication, le 12 août 1941, d’un décret d’amnistie pour les citoyens polonais. Ce décret prévoyait la libération des prisonniers de guerre. Les autorités soviétiques libérèrent les commandants supérieurs et permirent la formation d’une armée polonaise sous le commandement du général Anders. Le capitaine Łopianowski et les autres officiers furent également relâchés. Peu de temps après, le général Anders les incorpora dans l’Armée Polonaise en formation et les nomma aux postes de commandement. Le capitaine Łopianowski fut détaché à l’état-major de la 5e division d’infanterie. En janvier, il aidait à la mise en place de la 8e division d’infanterie sous le commandament du général Rakowski.
L’armée du général Anders quitta la Russie, traversa l’Iran (Perse) et se retrouva au Proche Orient en tant que 2e Corps Polonais sous le commandement britannique. Au total, furent évacués de la Russie environ 41 mille de militaires et 74 mille de civils. Au Proche Orient, le capitaine Łopianowski reçut, en tant que représentant des officiers polonais, la proposition des officiers de renseignement britanniques d’intégrer les services spéciaux britanniques (SOE – British Special Operations Executive). Il accepta cette proposition et fut envoyé en Angleterre. Avant d’arriver sur l’île, il effectua un voyage en Afrique du Sud pour surveiller un groupe de prisonniers de guerre allemands trasportés en bateau au camp situé à Halifax au Canada.
Ayant achevé cette mission, il débarqua en octobre 1942 en Grande Bretagne et suivit un entraînement pour les commando SOE. Il fut ensuite promu au rang de major et rejoignit le groupe des commando polonais « Cichociemni : les Sombres Insonores». C’est à cette époque qu’il prit son pseudonyme: „Sarna” , du nom de son cheval préferé au 1er régiment des uhlans.
Photographie d’une distinction des « Sombres Insonores »
Appartenant aux Forces Spéciales Polonaises SOE sous le commandement britannique, le major „Sarna” combattit en Italie et en Afrique du Nord jusqu’à l’automne 1943. En septembre 1943, le major „Sarna” prêta le sermon AK et reçut le nouvel ordre de participer à l’opération „Wildhorn I Pont nº I”. Pendant la nuit du 15 au 16 avril 1944, il fut parachuté derrière le front allemand en Pologne pour engager une lutte au sein de l’Armée de l’Intérieur. Il fut affecté à Varsovie où, après l’acclimatation, en mai 1944, il fut nommé vice-commandant du Centre des Blindés placé sous le Commandement du District de Varsovie AK, major Stanisław Łętowski „Mechanik”. A cette époque, Lopianowski utilisait un faux nom de Stanisław Wilczek.
Pendant l’Insurrection de Varsovie, il commandait initialement la réserve du Centre des Blindés postée dans la zone de la 2e Région du District Centre Ville. Il fut ensuite nommé officier de l’état major du District Centre Ville Sud. A partir du 29 août, il prit le commandement du secteur Nord dans la circonscription Centre Ville Sud, appelé sous-district „Sarna”, dirigeant les bataillons „Bełt”, „Sokół”, „Stefan” et „Chrobry” PAL ainsi que les compagnies AL „Gustaw”. Le sous-district „Sarna” couvrait un territoire limité par les rues Marszałkowska – Wilcza – Pl. Trzech Krzyży – Nowy Świat – Al. Jerozolimskie.
Blessé deux fois : le 21 août (rue Wilcza) et le 11 septembre 1944 (rue Żurawia). Il fut trois fois proposé pour le grade de sous-colonel. Ces motions ne furent pas validées dans les conditions spécifiques de l’Insurrection. Chevalier de la Croix du Mérite Militaire de la Vème classe (il reçut cette croix des mains du Commandant principal de l’AK sur la ligne du front, le 22 septembre 1944) et de la Croix Guerrière, en vertu de l’ordre en date du 1er octobre 1944. Prit par également à l’Insurrection sa femme Irena- sous lieutenant de l’AK.
Photographies figurant sur la pièce d’identité du soldat de l’AK portant les mentions sur les Croix du Mérite Militaire et Guerrière
En octobre 1944, après la capitulation de l’Insurrection, le major „Sarna” fut conduit au camp pour les prisonniers de guerre en Allemagne. Après la libération du camp en mai 1945, il réintegra les forces armées polonaises à l’ouest, au sein desquelles il fut promu au grade du sous-colonel. En septembre 1946, il fut muté en Angleterre, pour servir au sein du Corps Polonais de Préparation et de Déploiement jusqu’en septembre 1948.
En reconnaissance de ses nombreux mérites, il fut distingué par de nombreuses médailles et ordres polonais et étragners. Une partie des hautes distinctions polonaises lui fut décernée par le gouvernement polonais en exil.
Photographie de la plaque générale portant les distinctions
Après avoir quitté l’armée, le colonel „Sarna” fut obligé de travailler pour gagner sa vie, cependant ses nombreuses contusions et blessures causées par les éclats des obus pendant l’Insurrection de Varsovie en firent un invalide inapte au travail salarié.
Pendant son séjour en Angleterre, la femme du colonel „Sarna” lui donna un troisième enfant- fille (Elżbieta Łopianowska). En avril 1958, le colonel Łopianowski, avec sa femme et sa fille alors petite émigra au Canada, où habitait son fils Narcyz Marek Łopianowski. Au début, il habitait avec sa famille à Montreal, ensuite il démenagea à Vancouver sur la côte ouest du Canada.
Le colonel Narcyz „Sarna” Łopianowski décéda le 20 juin 1984, en souffrant à la fin de sa vie principalement à cause des blessures reçues pendant la guerre. Il ne revit jamais son pays natal, pour la liberté et la défense duquel il se battit si durement. Sa femme Irena Łopianowska décéda 3 ans plus tard, le 17 octobre 1987. Elle fut enterrée aux côtés de son mari.
Photographie de la plaque tombale de Narcyz Łopianowski
Photographie des plaques tombales de Narcyz et Irena Łopianowski
Photographie de la Croix du Mérite Militaire
Andrzej i Marek Łopianowscy
Traduction: Wojciech Włodarczyk
Copyright © 2006 Maciej Janaszek-Seydlitz. All rights reserved.