Femmes soldats insurgées de l’AK en captivité allemande




          L’engagement actif des femmes polonaises dans la lutte pour l’indépendance de la patrie est profondément ancré dans notre tradition nationale. Les femmes polonaises participaient activement aux insurrections nationales au cours du XXème siècle ainsi qu’aux combats pour l’indépendance pendant la première guerre mondiale. L’esprit du patriotisme était sauvegardé et cultivé pendant les vingt ans de l’entre-deux-guerres grâce à l’éducation au foyer et au scoutisme. Les longues démarches des femmes polonaises qui réclamaient la reconnaissance de leur droit de participer à la défense du pays conduirent à la reconnaissance par le Parlement, en 1938, dans une loi sur le service universel obligatoire, du droit des femmes à intégrer les services auxiliaires de l’armée dans le domaine de la défense anti-aérienne, de la garde, des transmissions et dans d’autres secteurs contribuant à la défense. Les organisations fémines existant dès le début des années 20 se virent attribuer, en 1939, la dénomination d’Organisation de Préparation Militaire des Femmes.
          Après le déclenchement de la guerre, à partir d’octobre 1939, auprès du Commandement Général du Service à la Victoire de la Pologne, le Service auxiliaire féminin fut créé. Au début de 1940, le commandant de l’Union pour la lutte armée (ZWZ), colonel Stefan Rowecki "Grot", décreta que le service des femmes avait exactement le même caractère que le service des hommes ce qui le conduisit à instaurer le Service Militaire Féminin. En vertu d’un décret du 27 octobre 1943, le Président polonais en exil octroya aux femmes les mêmes droits et obligations qu’aux soldats masculins, ce qui permit, entre autres, d’attribuer aux femmes des grades militaires..
          Les femmes représentaient 10% d’effectifs de l’Armée de l’Intérieur. Elles étaient présentes dans pratiquement toutes les structures de l’activité clandestine. Elles organisaient le service de liaison assuré par les agentes de liaison et par les émissaires, prenaient part à la diffusion de la presse et des publications de l’AK. Ce sont les femmes qui formèrent le détachement de diversion et de Sabotage « Dysk ». Les femmes créèrent aussi les Patrouilles Féminines de Minage participant à l’action « Couronne mortuaire » (dynamitage des voies ferrées aux abords de Varsovie). Sur le terrain, les femmes étaient engagées dans les services d’infirmerie aux côtés des troupes des partisans et donnaient leur appui aux services logistiques.
          Au moment du déclenchement de l’Insurrection de Varsovie en 1944, les femmes soldats de l’AK étaient au nombre de 5.000 environ et continuaient à servir, notamment en qualité d’infirmières et agentes de liaison. Au sein du peleton spécial chargé du service de liaison dans les égouts, elles représentaient plus de 60% d’effectifs. Elles étaient actives au sein des services de sabotage, d’information et de propagande ainsi que dans la logistique.
          Au cours des premières semaines de l’Insurrection, les insurgés capturés par les Allemands étaient traités comme des « bandits ». S’ils n’étaient pas fusillés sur le tas, on les déportait aux camps de concentration ou aux travaux obligatoires sur le territoire du Reich. Le sort des hommes était partagé par les femmes soldats. De nombreuses infirmières restées aux côtés des insurgés gravement blessés dans les hôpitaux des quartiers de Wola, Vielle Ville, Powisle et Czerniakow furent assassinées par les soudards enragés. D’autres femmes-soldats furent envoyées aux camps de concentration de Stutthof, Ravensbrück et Gross Rosen.
          Vers la fin de l’Insurrection, sous la pression des alliés occidentaux, les Allemands reconnurent le statut de combattant des insurgés de Varsovie. Cela n’empêcha pas pourtant des crimes de guerre commis sur les prisonniers polonais pendant la phase terminale des combats.
          Le 20 septembre 1944, les troupes des insurgés furent transformées en Corps de l’Armée de l’Intérieur régulier, composé de 3 divisions:
          - 8ème Division d’Infanterie AK bâptisée Romuald Traugutt, composée de trois régiments d‘infanterie: 13ème, 21ème "Enfants de Varsovie" et 32ème,
          - 10ème Division d’Infanterie AK bâptisée Stefan Okrzeja, composée de trois régiments d’infanterie: 28ème, 29ème et 30ème ,
          - 28ème Division d’Infanterie AK bâptisée Maciej Rataj composée de trois régiments d’infanterie: 15ème, 36ème Légion Académique et 72ème.
          Le 2 octobre 1944, au moment de la signature de l’accord de capitulation, les Allemands reconnurent le statut de combattant des Insurgés. Cependant, l’ordre de Himmler du 8.09.1944, envoyé au général Von dem Bach, lui enjoignant de déporter les insurgés vers des camps de concentration, restait toujours valide. Les Allemands qui transportaient les prisonniers vers les Oflags ou Stalags gérés par la Wehrmacht décidèrent de les éliminer quand même, en leur créant des conditions similaires à celles des camps d’extermination.
          En vertu de l’accord de capitulation, partirent en captivité environ 3.000 femmes soldats de l’AK ayant participé à l’Insurrection de Varsovie, ce qui constituait un fait inédit à l’échelle mondiale. A partir du 6 octobre 1944, d’autres groupes de femmes-prisonniers furent acheminés aux différents camps pour les prisonniers.


Carte des camps des prisonniers en Allemagne


          Celles qui étaient blessées et malades furent dirigées vers le camp-hôpital Zeithein, filiale de l’énorme camp Mühlber - Stalag IV B, situé entre Dresde et Leipzig. Vers la fin de novembre 1944, une partie de jeunes filles fut transportée vers d’autres camps de prisonniers. Le 23 avril 1945, Zeithein fut libéré par l’armée soviétique. En juin, une partie de femmes-prisonniers et un groupe d’Italiens et Français réussit à passer dans la zone américaine. D’autres retournèrent en Pologne.
          Les femmes affectées au Quartier Général AK ainsi que celles incorporées dans les 15ème et 21ème régiments d’infanterie furent transportées vers le Stalag 344 Lamsdorf. De là, elle furent dirigées vers le Stalag IV B Mühlberg sur Elbe. Après 3 semaines passés dans ce camp, un groupe de femmes-soldats officiers fut sélectionné. Dans le groupe des soldats, un groupe de 237 femmes fut sélectionné et transféré à l’usine d’armément de Chemnitz, ce qui constituait une violation de l’article 31 de la Convention de Génève. Après le bombardement de l’usine à la mi-mars 1945 par les avions alliés, les femmes furent expédiées en deux lots au Stalag VI C de Oberlangen (près de la frontière hollandaise). Les officiers et les femmes ayant réfusé de travailler aux commandos de travail furent envoyées au Stalag IV F Altenburg (Hartmannsdorf). Plus tard, les femmes-officiers furent expédiées à l’Oflag Molsdorf.
          Les femmes appartenant au 72ème régiment d’infanterie furent affectées au Stalag X B Sandbostel près de Hambourg. Elles étaient environ 500 dont 90 avec des grades d’officier. En décembre 1944, un grupe de femmes-officiers fut séparé et transféré à Molsdorf. Un groupe de sous-officiers et d’hommes de rang fut évacué, pendant la période allant du décembre 1944 au février 1945, à Oberlangen.
          Le groupe du 21ème régiment d’infanterie de Zoliborz fut amené au Stalag XI A Gross Lübars (Altengrabow). Il comptait 240 personnes saines et 160 malades et blessées se retrouvant à l’hôpital. Les femmes-prisonnières saines furent transférées de force par lots aux usines d’armément. A la suite des exhortations inefficaces à rénoncer aux droits des prisonniers de guerre elles furent, à la mi-décembre 1944, transportées de retour au camp Gross Lübars et ensuite à Oberlangen.
          Le quatrième groupe fut constitué par les femmes affectées au 36ème régiment d’infanterie et au commandement du Corps des Armées. Le 11 octobre 1944, un groupe de 475 femmes fut transféré au Stalag XI B Fallingbostel près de Hanower. Quelques jours après, 90 officiers et 9 officiers d’ordonnance furent séparés et acheminés au camp de concentration Bergen-Belsen près de Hanower pour y être enfermés dans la section dédiée à Oflag. Dans le camp de Fallinbostel 374 femmes restèrent, dont 16 femmes-officiers dissimulées, se présentant vis-à-vis des autorités allemandes en qualité de sergent-chef, ce qui était le résultat de l’ordre donné par le commandement de l’AK, afin de protéger les femmes-soldats juvéniles et les suivre jusqu’aux Stalags. Depuis Bergen-Belsen, mais aussi depuis d’autres camps, un groupe de femmes-prisonnières fut acheminé de force aux travaux obligatoires (déblayage des voies ferrées) et aux usines d’armément. Là aussi, elles furent exhortées à rénoncer aux droits de prisonnier de guerre. En décembre 1944, les femmes-officiers furent transférées à Molsdorf et les femmes-soldats à Oberlangen.
          Au total, au camp de Molsdorf furent détenues environ 500 femmes originaires des camps Fallingbostel, Bergen-Belsen, Gross Rosen, Altenburg, Lamsdorf et Sandbostel. Le Stalag des Soldats-Femmes de l’Armée de l’Intérieur VI C de Oberlangen fut formé par la fusion de deux groupes de prisonniers provenant des camps IV B, IV F, X B, XI A, XI B (Altenburg, Sandbostel, Gross Lübars, Fallingbostel et autres). Au total, il regroupa 1.736 femmes, dont 94 à l’âge de 18 ans et plus et 14 enfants acheminés avec leurs mères. On retrouvait parmi elles 52 officiers ayant dissimulé devant les Allemands leurs grades et 510 sous-officiers.


Oflag IX C Molsdorf.

          Le camp Oflag IX C Molsdorf fut aménagé après l’échec de l’Insurrection de Varsovie. C’était un petit camp pour 400 personnes appartenant au camp de concentration Buchenwald, construit à l’origine pour les prisonniers construisant une autoroute. Il fut situé au fond d’un lac déséché, dans une vallée marécageuse recouverte d’une couche de boue épaisse et grasse. Il se composait de sept anciennes baraques désagrégées, ceintes par une allée de barbelés. Les bâtiments de la commandanture allemande et les passages entre eux furent construits sur pilotis. La petite superficie quadrilatère du camp fut située au sud de Molsdorf, le long d’une route secondaire reliant Erfurt à Ichtershausen.
          Le statut de prisonnier-officier avait ceci de particulier qu’il permettait de ne pas être affecté aux usines d’armement allemandes ; il donnait aussi le privilège de disposer de plantons: un (une) sur dix officiers. Dans Oflag Molsdorf se trouvèrent environ 380 femmes-officiers, 38 plantons de rang et 3 enfants. Partant du principe que dans un camp de type Oflag les conditions de vie seraient meilleures que dans un Stalag (type de camp destiné aux prisonniers hommes ou femmes de rang), encore au temps de l’Insurrection, lors des préparatifs ayant pour l’objet l’organisation des futurs camps des femmes-prisonniers de guerre, l’état major du Service Auxilaire Féminin de l’Armée décida que la fonction de planton au camp serait attribuée aux femmes volontaires les plus jeunes, les plus faibles et aux membres de famille des femmes-officiers, afin de leur permettre une protection, tutelle et cohabitation.
          La femme-commandant du camp du côté polonais était major AK Wanda Gerz "Kazik". Au temps du combat clandestin, elle commandait le détachement composé de femmes dénommé « Diversion et Sabotage Féminin "Dysk" », rattaché directement au commandement de Kedyw (centre de diversion). Elle participait directement à de nombreuses actions militaires et reçut l’Ordre du Mérite Militaire de Vème classe et 5 fois la Croix Guerrière.
          Son adjointe fut l’une des fondatrices du Service à la Victoire de la Pologne, major AK Janina Krasiówna "HaKa". Pendant l’occupation, elle créa un réseau de liaison clandestine à l’échelle de toute l’Europe et reçut l’Ordre du Mérite Militaire de Vème classe et une Croix Guerrière. La deuxième adjointe fut major AK Maria Szymkiewicz "Rysia", formatrice PWK, distinguée par une Croix Guerrière.
          Le rôle d’Homme de Confiance du camp fut confié à la capitaine AK Helena Nieć "Helena". Pendant l’occupation, elle était chef de service au sein de WSK VII Circonscription de Varsovie District "Obroża". Elle maîtrisait parfaitement l’allemand, le français et l’anglais. Dans le cadre de ses missions elle devait, entre autres, assurer le contact avec le commandement allemand du camp et gérer la transmission des plaintes et des avis adressés à la Croix Rouge. Ces derniers n’arrivaient pratiquement jamais à Génève, puisqu’ils devaient traverser la hiérarchie administrative de Oberkommando der Wehrmacht.
          Les conditions de vie au camp étaient très difficiles. Les baraques, bâties dans les années 1938/1939 pour les ouvriers esclaves construisant une autoroute étaient vieillies, pourries et partiellement brûlées. Un froid glacial régnait à l’intérieur. Les murs ruisselaient l’humidité s’évaporant rarement sous l’effet du soleil. Seule la salle des malades était chauffée. Dans les baraques des prisonnières, la température descendait à moins de 17°C. L’absence de chauffage eut comme conséquence l’impossibilité d’enrichir un ravitaillement d’une très médiocre qualité. Après un certain temps, commencèrent à affluer au camp des colis préparés par les familles contenant, entre autres, des petits pois, des haricots, de la semoule, de la farine. Cependant, il n’y avait aucun moyen de les faire cuire. L’un des expédients consistait à construire de petits réchauds à l’aide des boîtes de conserves, en y mettant comme combustible quelques morceaux de papier, de carton et de planches. Le commandant allemand de Bad Sulza, auquel le camp Molsdorf fut subordonné, interdit l’utilisation de ces réchauds au lieu de fournir du bois à chauffer.


Tentative de préparer un plat


          Le camp foisonnait de rats et de souris qui, ne trouvant aucune nourriture, dévoraient les vêtements. Les punaises étaient un autre fléau. Les bains n’existaient que formellement puisqu’ils ne contenaient aucune goutte d’eau pour se laver ni pour faire une lessive. Les installations pour l’hygiène étaient au plus haut degré rudimentaires. A cause de l’omniprésente humidité, le linge après le lavage séchait pendant des semaines entières. Pour y rémedier, le linge séchait sur le corps de sa propriétaire ou était emporté au lit. Les colis de la Croix Rouge disparaissaient souvent avant d’être acheminés au camp.
          Quatre femmes-médecin étaient de service au camp. La salle des malades n’avait rien de particulier par rapport aux autres salles sauf qu’elle était chauffée un peu et disposait de lits à un niveau. Il n’y avait aucun récipient pour chauffer l’eau, l’équipement de la salle était pratiquement inexistant. Compte tenu de ces conditions, l’état de santé des prisonnières était très précaire. L’effectif journalier dans cette salle des malades était 120 femmes dont une partie seulement était couchée dans les baraques, faute de place. Les maladies les plus fréquentes étaient la néphrite, la bronchite, la pneumonie etc.
          Malgré des conditions aussi défavorables, les femmes-prisonniers ne capitulaient pas. Elles organisaient au camp des activités d’autodidaxie, des conférences et des colloques. Une troupe de théâtre fut créée. Elle représenta plusieurs spectacles pour ses soeurs d’infortune. Les actrices-prisonnières, qui ne disposaient d’aucun texte écrit, passaient de longues heures à réécrire les paroles en se basant sur la mémoire afin d’obtenir auprès de la commandanture le tampon "Geprüft" et permettre aux dilletantes de mémoriser les textes, parce que ces dernières s’adonnaient avec beaucoup d’enthousiasme aux spectacles. Ainsi, certains fragments des « Noces » de Wyspianski furent représentés ainsi que les pièces connues des autres auteurs polonais comme Zeromski, Przerwa-Tetmajer. De splendides costumes furent déterrés. Faute d’instruments, le choeur assurait l’accompagnement, souvent c’étaient des chants sans paroles.
          La bibliothèque du camp ne comportait que 105 livres, dans la plupart des cas acheminés dans des sacs à dos depuis Varsovie. Les femmes-prisonniers réclamaient à ce qu’on leur fournisse des livres en quatre langues : polonais, anglais, français et allemand ainsi que des manuels et dictionnaires pour l’apprentissage des ces langues. Elles étaient intéressées par la psychologie, la sociologie, les sciences naturelles, la médecine, l’histoire et la pédagogie. Elles ne disposaient pas de papier pour écrire ni de fournitures, matériaux de décoration et jeux de société, elles rêvaient d’avoir au moins un accordéon. Une grande incommodité était l’impossibilité d’exercer des pratiques religieuses. En effet, aucun office ne pouvait être célebrée.
          Le camp de Molsdorf dépendait formellement de la Wehrmacht et le commandant du camp était un officier allemand ayant le grade de Hauptman. Il est cependant nécessaire de signaler ici un incident qui se produisit quand firent leur apparition au camp les hommes et femmes SS de Buchenwald, dont Oflag de Molsdorf était la filiale. Une fouille dans la neige et dans la boue commença, avec le comportement des Allemandes qui n’avait rien à envier aux réalités d’un camp de concentration. Au moment où l’une des femmes-officier protesta contre l’enlevèment et la destruction de la photographie de son mari, la femme SS la frappa au visage avec une telle force que la femme tomba par terre. L’attitude ferme des Commandantes polonaises du camp et de l’Homme de Confiance en la personne de "Helena" permit d’interrompre la perquisition et restituer les objets saisis.
          Le 6 février 1945, au dessus du camp Molsdorf, un combat aérien se déroula dans lequel prirent part deux avions alliés et un chasseur allemand. Une série tirée par les armes de bord de l’un des avions transperca les toits des deux baraques. L’une des femmes-officier, sous-lieutenant "Żaczek" fut tuée d’une balle à l’abdomen et à la colonne vertébrale, alors que 16 autres femmes-prisonniers furent blessées légèrement ou gravement. Après avoir constaté que la mort fut provoquée par les balles alliées, les Allemands entreprirent une action de secours spéctaculaire. Des ambulances firent leur apparition ainsi qu’une chronique filmée et les journalistes qui avaient une excellente opportunité pour relater la barbarie des alliés qui n’épargnaient même pas leurs alliés en captivité.
          Gravement blessées et portées dans les bras des médecins et infirmières allemandes, elles furent transférées dans un hôpital voisin situé à Arnstadt, où elles furent installées non dans une salle d’hôpital, mais dans une petite maison sans lits (ce que la chronique filmée ne remarqua guère). Celles qui étaient moins gravement blessées restèrent dans la salle des malades soignées par les femmes-médecin prisonnières. Les Allemands retournèrent les médicaments confisqués immédiatement après l’arrivé au camp.
          L’enterrement de la sous-lieutenante "Żaczek" se déroula dans le plein respect du cérémonial militaire. Les Allemands firent la démonstration du comportement chevaleresque de l’armée allemande envers un officier allié à l’occasion de sa mort. Un détachement des soldats allemands apporta une énorme couronne mortuaire avec des rubans portant l’ inscription "Deutsche Wehrmacht". Les prisonniers italiens qui servaient dans la commandanture allemande apportèrent leur couronne avec l’inscription "Eviva Polonia - Eviva Italia". Les Polonaises-prisonnières avaient également la possibilité d’acheter des fleurs dont les frais furent remboursés par les Allemands. Même un prêtre fut amené. Son identité est inconnue. Il était interdit de lui adresser la parole. Il restait à l’angle de la salle, conduisit le cortège funéraire, fit quelques prières en latin pour être ensuite emmené par son convoi. Au moment du dépôt du corps dans la fosse, un détachement allemand tira une salve d’honneur.
          Au début du mois d’avril 1945, les femmes-prisonnières furent évacuées de l’Oflag Molsdorf vers l’ouest. Trente femmes malades restèrent au camp, placées dans un bunker anti-aérien destiné aux Allemands. Le 8 avril 1945, les soldats américains avançant dans l’avant-garde de la 89ème division d’infanterie de la 3ème Armée américaine du général Patton pénetrèrent prudemment dans le bunker. Ils considéraient avec stupéfaction les femmes qui restaient alignées par terre. Interrogées par Américains sur leur l’identité, elles répondirent qu’elles étaient Polonaises, femmes-prisonnières de guerre de Varsovie et demandèrent une aide immédiate pour l’une de leur collègues qui souffrait depuis trois jours des douleurs d’enfantement. Les soldats transmirent immédiatement cette information à leurs supérieurs, distribuèrent leurs rations alimentaires de survie. Ils demandèrent quel était le comportement du gardien allemand en suggérant que, au cas où la réponse était pour lui accablante, il serait executé sur le champ. Les femmes n’avaient aucune remarque négative sur son comportement. Les femmes malades furent transportées par ambulances dans un centre hospitalier à Erfurt, dans lequel se trouvait déjà leur collègue qui accouchait. Grâce à la pénicilline, sa vie fut sauvée. Malheureusement, la vie de l’enfant ne fut pas sauvée. La zone dans laquelle se trouvaient les femmes-prisonnières malades devait tomber sous la juridiction soviétique. Dans ces circonstances, les Américains, avant de se rétirer, transférèrent les Polonaises par un grand convoi sanitaire à Burg (Hesse), où ils rassemblaient toutes les femmes soldats de l’AK de l’Insurrection de Varsovie libérées par leur armée. Elles y parvinrent le 8 mai 1945.
          Le groupe principal, ayant quitté le camp le 5.04.1945, arriva à pied à la localité Blankheim située à 35 km, où il fut enfermé dans un camp d’entraînement déserté par HitlerJugend. C’est là qu’il fut libéré par les troupes canadiennes appartenant à la 3ème armée américaine du général Patton. Ces troupes ignoraient que le camp était occupé par les prisonnières polonaises et prirent cet objectif sous le feu. La major "Kazik" envoya dans leur direction des parlementaires connaissant bien l’anglais. C’était le 13 avril 1945. La commandanture allemande déposa ses armes. Le commandant allemand, Hauptman, remit sa ceinture et son pistolet entre les mains de la major Wanda Gerz "Kazik". Quelques instants après, les Polonaises étaient libres. Dans quelques jours, elles se retrouvèrent à Burg avec leurs collègues.


Stalag VI C Oberlangen.


Décoration du Cercle des Femmes de Oberlangen


          Le camp disciplinaire Strafflager VI C Oberlangen avait un passé très "sinistre". Situé sur les plaines marécageuses aux environs de Emsland au nord-ouest de l’Allemagne, près de la frontière avec les Pays-Bas, il fut l’un des très nombreux camps de concentration fondés dans les années 1933-1938 et destinés aux opposants au régime hitlérien. Pendant la deuxième guerre mondiale, il fut repris par la Wehrmacht pour servir en tant que camp d’internement pour les prisonniers de guerre des différents pays de l’Europe occupée. Le climat rude, la famine et les maladies en firent un camp d’extermination..
          En octobre 1944, Strafflager VI C Oberlangen fut rayé du régistre des camps pour les prisonniers de guerre à cause des conditions d’existence complètement inadaptées. La Croix Rouge Internationale ignorait le fait que c’était dans ce camp que furent emmenées les femmes-prisonnières de guerre polonaises. Pour les Allemands, le camp de Oberlangen était un camp disciplinaire et c’est dans ce camp qu’ils décidèrent de regrouper les femmes AK, considérées comme un élément séditieux, intraitable : elles ne cédaient pas aux exhortations allemandes à rénoncer à leur statut de prisonnier de guerre et travailler en tant que personnel civil dans l’industrie d’armement allemande.
          Au total, le nombre de femmes originaires de l’Insurrection de Varsovie détenues à Oberlangen était 1.721. L’âge de ces femmes variait entre 14 et 60 ans. Fut détenu parmi elles un groupe d’excellentes formatrices WSK lesquelles – conformément aux décisions prises encore au temps de l’Insurrection- dissimulèrent leurs grades d’officier et partirent en captivité en tant que soldats, pour être détenues dans un Stalag. Elles avaient comme mission de faire de ce groupe de centaines de jeunes femmes non habituées à la discipline militaire une communauté des soldats.
          Parmi les jeunes femmes ayant participé à l’Insurrection de Varsovie, il y avait, au camp de Oberlangen, un groupe de 94 jeunes filles de moins de 18 ans et 14 enfants transportés au camp avec leurs mères. Il y avait également 52 officiers qui ne dévoilèrent pas leur distinctions militaires. La fonction de commandant du camp fut confiée à la caporal Maria Irena Milska « Jaga », respectée et affectionnée par toutes les femmes détenues au camp (officiellement, elle se présentait comme sergent).
          Le commandement allemand était composé de quatre personnes: colonel SS Miller, aussitôt remplacé par le capitaine Mehler, chef de logistique lieutenant Teiber (grossier, méchant et d’accès difficile), sergent – chef Majchrzak et caporal Zwieklick (son nom avait une sonorité polonaise et voulait dire « ver luisant »). Il y avait également 3 Allemandes, qui effectuaient souvent des contrôles, perquisitions et revues. Le camp était surveillé par 80 gardiens.
          La commandante "Jaga" dirigeait l’organisation du camp d’une main de fer. Afin de maintenir la discipline au sein d’un groupe de plus de 1.700 femmes, ayant une structure d’âge très héteroclite, des origines sociales variées et un niveau d’enseignement inégal, il fallait faire preuve de fermeté et avoir des connaissances en psychologie. "Jaga" séléctionna des collaboratrices compétentes pour être à même d’accomplir cette mission responsable. Les commandantes des différentes compagnies (1 baraque = 1 compagnie) dissimulèrent, elles aussi, leurs grades d’officier afin de veiller sur toutes les femmes internées. C’était une nécessité, notamment envers les adolescentes et celles qui souffraient des crises nerveuses, écrasées par le syndrôme dépressif des « fils d’acier ».
          Les conditions dans lesquelles ces femmes-prisonnières devaient vivre pendant l’hiver 1944/1945 étaient très rudes : baraques pourries équipées de fenêtres et de portes mal jointes, salles pour 200 personnes avec des grabats à trois étages, paillasses minces, deux réchauds de tôle par baraque chauffés à la tourbe mouillée, dégageant plus de fumée que de chaleur. Une rangée d’augettes de tôle disposées dans l’une des baraques avec l’eau sortant goutte à goutte et quelques latrines rudimentaires faisaient office d’équipement sanitaire.
          Huit baraques furent habitées par les personnes saines, la superficie du « camp inférieur » fut occupée par une baraque hospitalière, une cuisine, un atelier de couture, des bains et un poste de dépouillage (d’habitude, ces deux derniers ne fonctionnaient pas). L’une des barques inhabitées faisait fonction de chapelle et les deux dernières (vides) jouaient le rôle de "provisions du combustible". En effet, le bois des grabats, des planchers et des cadres de fenêtres était utilisé comme combustible destiné à alimenter les réchauds, ce qui provoqua une réaction violente de la part de la commandanture allemande qui réprima la destruction du "bien national".
          Comme c’était le cas des autres camps, l’alimentation était désastreuse : le matin et le soir, quelques herbes des champs et le pain souvent moisi, de temps en temps un morceau de margarine ou une cuillière de marmelade à base des betteraves. A midi, une amère soupe à base des choux frisés ou des poix vermoulus, additionnée de 2 ou 3 patates en robes de champ. Les colis de la Croix Rouge, transitant par d’autres camps, n’arrivaient qu’en très faibles quantités s’ils n’étaient pas pillés par les Allemands ou retenus avec malveillance à la gare de Lathen située à 12 km du camp. La Croix Rouge de Génève ignorait la réactivation du camp de Oberlangen.


Promenoir


          Malgré ces épreuves, l’organisation du camp du côté polonais était performante et efficace. La discipline, solidarité et esprit de camaraderie étaient le fondement de la vie au camp. Au moment où, en janvier 1945, des accouchements commencèrent (il y avait des femmes ayant quitté Varsovie en état de grossesse) la commandante "Jaga" annonça lors d’un appel: "Un enfant va naître, il sera nu parce que la mère est démunie". Ce propos était suffisant. Chacune des femmes ayant une réserve quelconque: corsage, chemise, fichu, morceau de drap – se mit à les défaire, coudre ou laver. Le premier nouveau-né disposait d’une telle quantité de brassières, de béguins et de couches que d’autres qui vinrent au monde plus tard en profitèrent. Les cartons des colis de la Croix Rouge servirent comme berceaux. Dans ces conditions, 10 enfants naquirent à Oberlangen.


Invalides à Oberlangen


          Chaque jour sortaient du camp des escouades de travail pour chercher, dans un bois environnant, des brindilles, acheminer la tourbe et évacuer la contenu des latrines. Le temps libre était consacré à l’éducation, à la culture et à l’apprentissage des instructions militaires. Grâce à la présence des femmes disposant de talents multiples, il était possible d’organiser des causeries, des conférences ou des activités artistiques. A l’aide d’un canif traffiqué à travers de nombreuses perquisitions ou d’un clou sorti du grabat, on créait des gobelets raffinés, des médailles de la Vierge et des dessins sur des supports comme boîtes de conserve, débris de tissus ou paille.
          Le camp était privé d’aumônier militaire permanent. Après maintes plaintes, les Allemands acceptèrent enfin les visites d’un prêtre italien venant d’un camp voisin pour les prisonniers de guerre italiens afin de célébrer la messe à Oberlangen. Il restait encore à résoudre le problème de la confession et de l’aide spirituelle que le prêtre italien était incapable de procurer aux femmes polonaises. Á leur demande, deux personnes (la commandante lieutenant "Zbigniewa" et l’infirmière diplômée "Maryla"), furent assermentées par le prêtre italien en qualité de confidentes de conscience. C’était sur leur initiative que fut instituée une "boîte à lettres" dont l’objectif était d’identifier les problèmes les plus sensibles, mais en même temps trop personnels pour être dévoilés ce qui permettait de lutter contre les troubles mentaux et tentatives de suicide qui commençaient à apparaître.


Office divin au camp ¦w.


          Un jour du printemps vint au camp un officier annoncé par les autorités allemandes comme un ami de Hitler. Sa mission dura trois jours pendant lesquels il s’évertuait à convaincre la commandante "Jaga" de l’attitude positive de l’Allemagne envers la Pologne et envers les prisonnières- insurgées en particulier. Il y était question de la création d’une légion féminine luttant contre l’armée soviétique. Les autorités polonaises du camp conseillèrent à l’émissaire de Hitler d’obtenir l’accord du Commandant de l’Armée de l’Intérieur, général Bór Komorowski, qui était aussi prisonnier de guerre du Troisième Reich.
          Après la visite infructueuse de l’ami de Hitler, un groupe d’officiers allemands vint au camp pour obtenir une déclaration de la commandante polonaise sur le respect de la Convention de Génève au camp de Oberlangen. Le groupe était dirigé par un chef supervisant les camps des prisonniers de guerre dans la région qui essayait de convaincre les autorités polonaises du camp de retirer le rapport envoyé à Génève sur le comportement outrageant du lieutenant Treiber envers la commandante "Jaga". Il lui avait dit qu’il "crachait sur la convention de Génève" et avait tirée de son pistolet dans sa direction sans pourtant la toucher, heureusement.
          La défaite de l’Allemagne et la fin de la guerre approchaient. Au début du mois d’avril 1945, le 2ème régiment anti-char appartenant à la 1ère Division blindée du général Maczek, ayant franchi la rivière Mose, était postée dans la zone frontalière entre les Pays-Bas et l’Allemagne, aux alentours de Ter Apel, en sauvegerdant l’avancée des troupes alliées. Le commandant du régiment, sous-colonel Koszutski, reçut l’information que, à 19 km de Ter Apel, il y avait un camp des prisonniers de guerre ou des prisonniers politiques polonais fortement surveillé. Le sous-colonel Koszutski se trouva face au dillème: permettre aux Allemands de liquider les Polonais (ce qui se produisit dans d’autres camps) ou enfreindre l’ordre selon lequel le régiment devait arriver jusqu’à Ter Apel et n’avancer pas sur le territoire allemand. La violation de l’ordre exposait ses hommes à un risque énorme. Le commandant décida de reconnaître lui-même le camp présumé. Dans ce but, il forma une patrouille dont la composition fut la suivante: 1 char, 2 scoutcars, 1 jeep, 1 motocyclette. Prirent part à cette patrouille 12 hommes, dont 6 officiers et un correspondant de guerre.
          La patrouille prit le départ le 12 avril à 2h00. Derrière Ter Apel, les soldats polonais entrèrent sur le territoire allemand. Ils avançaient prudemment. Des tirs retentirent à proximité, depuis une futaie voisine, auquels ils répondirent par le feu. Derrière la futaie, il y avait une plaine dégarnie au déla de laquelle ils virent la grisaille des habitations et les miradors typiques d’un camp. Le sous-colonel Koszutski donna l’ordre à l’un des scoutcars de se positionner de l’autre côté du camp alors que l’autre devait assurer la défense en arrière du détachement, le char devant faire une « bonne impression » en défilant le long de la clôture de barbelés. Á un moment, le commandant vit une brèche dans les barbelés et une lourde porte en bois à double battant garnie de ronces artificielles. Il donna l’ordre de percuter la porte. Le char se fraya le chemin à l’intérieur de l’enceinte en traînant derrière lui les débris de la porte enchevêtrée dans les barbelés.
          Á gauche on voyait un bâtiment des gardes duquel, sous l’effet du feu de la mitrailleuse du char, sortirent 12 Allemands les mains hautes. Du bâtiment en face du bâtiment des gardes, quelqu’un ouvrit le feu d’une mitraillette. La mitrailleuse du char du radiotélégraphiste répliqua. Un instant après un major et un sergent allemands sortirent du bâtiment. Ce premier rendit son pistolet en disant : "Je rends le camp. Nous sommes des soldats, pas la Gestapo. Je vous demande de nous traiter convenablement".
          La patrouille blindée polonaise se retrouva à la périphérie d’un quadrilatère des baraques. On voit courir en direction des soldats une silhouette minuscule habillée d’un long pardessus militaire traînant par terre. Elle porte sur sa tête un bonnet militaire polonais avec un petit aigle et une oriflamme du 7ème régiment d’uhlans. On reconnaît finalement en elle une jeune femme fort jolie. Elle crie: "English, Français, Américano, Kanada, Sind Sie?". "Nous sommes Polonais, Polonais – chère demoiselle! Première division blindée -chérie" lui lance un des soldats.
          Des femmes s’échappent des baraques comme les abeilles des ruches. En uniformes, pour la plupart en lambeaux. Elles entourent le char et lui barrent le passage. La foule crie, gesticule et pleure. Á travers cette cohue se fraye le chemin une femme portant les distinctions de capitaine des transmissions. Elle fait rapport devant le sous-colonel Koszutskiemu en tant que Mileska, commandante du camp des femmes polonaises prisonnières de guerre à Oberlangen. Le sous-colonel Koszutski veut évacuer le camp sans tarder parce qu’il redoute une contre-attaque des Allemands. "Jaga" s’oppose : les femmes ne peuvent pas marcher, il y a des malades et des nouveaux-nés. Tout cela s’accompagne d’une joie débordante des femmes libérées.
          La commandante du camp donne l’ordre de rameuter toutes les femmes. Les femmes forment vite un quadrilatère. La foule se transforme en une troupe aux rangs serrés et ordonnée. On voit bien que ce sont des soldats qui s’étaient battus sur les barricades, sur les ruines de leurs maisons, dans les rues de leur Capitale, pour faire face aux chars et aux avions, presque désarmés, démunis même de la protection de la Convention qui obligeait à respecter les blessées et prisonniers et, en plus, ces soldats étaient des femmes.
          L’ordre est donné: "Baraque après baraque, au rapport". Se présentent, tour à tour, les commandantes des baraques, font un salut et présentent leurs raports. La jeune adjudante fait le relevé des effectifs. Le commandement est donné: "Bataillon, garde à vous ! Tête droite ! Mon colonel, je présente à l’appel le bataillon des femmes de Varsovie. Effectifs 1.716 soldats sur la place, 20 dans la salle des malades et 7 nouveaux-nés. Bataillon, garde à vous !".


Rapport après la libération du camp


          Le sous-colonel Koszutski défile devant les rangs. C’est avec beaucoup de peine qu’il retient son émotion. C’est le moment de la libération, attendu par les femmes-soldats depuis 6 mois de captivité.
          Se tenant débout devant les rangs, il tient ce discours: "Soldats de l’Armée de l’Intérieur et soeurs d’armes. C’est le moment historique de rencontre sur le sol allemand des deux parties des Forces armées polonaises... Que ce jour du 12 avril reste gravé pour toujours dans notre mémoire comme couronnement de nos efforts et peines... Vous êtes libres. Vive la Pologne!".
          L’adjudante du camp sort de sa poche un morceau de tissu froissé que le prêtre italien accroche au mât. Le drapeau blanc-rouge flotte au vent. Les paroles de l’hymne national « La Pologne n’a pas encore péri tant que nous vivons » se dégagent des rangs.


Après la libération

          Après un certain temps, les femmes de Oberlangen furent transférées au point de rassemblement des anciens prisonniers de guerre polonais.


Épilogue

          La suite des aventures des femmes prisonnières de guerre captivées pendant l’Insurrection de Varsovie est similaire au sort de leurs frères d’armes-hommes.


Au 2ème Corps d’armée polonais en Italie


          Certaines femmes décidèrent de rentrer au pays. Pendant longtemps, en tant que soldats AK, elles furent traitées par le pouvoir communiste avec méfiance voire hostilité. D’autres choisirent l’émigration vers les États-Unis, Grande-Bretagne, Canada et autres pays du monde.
          Aucune d’elles n’oublia pourtant l’essentiel : être des patriotes polonaises.



       
Drapeau du Cercle des Anciens Prisonniers du camp de Oberlangen



Texte : Maciej Janaszek-Seydlitz

Sur la base des documents fournis par:

Witold Konecki, Stanisław Kopf,
Jadwiga Kosuń Kwaśnik Badmajew

Janina Kulesza-Kurowska, Marek Ney-Krwawicz,
Janina Skarżyńska, Damian Tomczyk

Traduction: Wojciech Włodarczyk



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