Insurgés de Varsovie dans les camps allemands pour les prisonniers de guerre
Le déclenchement de l'Insurrection de Varsovie le 1er août 1944 provoqua une réaction violente de la part du gouvernement du Troisième Reich. Datant du début de la guerre de 1939, la politique de discrimination et d'élimination des habitants de Varsovie, capitale polonaise indocile, devint de plus en plus forte.
Après les premiers succès des insurgés polonais, sous l’ordre de Himmler , les forces allemandes renforcées furent envoyées pour la lutte. Parmi les Allemands, il y avait aussi une brigade d’assaut avec 1.700 soldats, composée de collaborateurs russes, dirigée par le SS-Brygadeführer Mieczyslaw Kaminski.
Selon les directives de Hitler, dans les premiers jours du mois d’août 1944 , Himmler ordonna:
1. Il faut tuer les insurgés prisonniers indépendamment s’ils combattent dans le respect de la Convention de Haga ou non
2. Ceux qui ne luttent pas, femmes, enfants doivent être aussi tués
3. La ville doit être complètement détruite, cela veut dire : maisons, routes, installation et tout ce qui s’y trouve.
Cet ordre fut exécuté avec la plus grande rigueur. Dans les nouveaux quartiers occupés par les Allemands, les soldats SS et les soldats de la Wehrmacht commettaient des crimes horribles. Dans les quartiers de Wola, Ochota et Mokotow, ils fusillaient les insurgés pris en captivité et assassinaient les blessées aux hôpitaux.
Pendant la retraite des insurgés de Ochota, cette brigade fut détruite par les forces allemandes. Quelques dizaines d’insurgés, dont beaucoup étaient blessés, furent pris en captivité. Le jour suivant, tous furent fusillés par un groupe des soldats sionistes qui furent arrivés de Pruszkow.
Le même était le cas dans le quartier de Mokotow où, après l’invasion manquée du Couloir Chevalier de Sluzewiec , il y avait par terre les insurgés blessés qui furent tués par les soldats allemands. De plus, on assassinait quelques paysans forcés de ramasser par terre les soldats blessés de l'Armée de l'Intérieur (AK).
Au début d'août, dans les quartiers de Wola et Ochota, après la retraite des brigades d’insurgés, on commettait des actes horribles contre la population civile. Quelques dizaines de mille personnes désarmées, y compris femmes et enfants, furent massacrées.
Le 5 d’août 1944 , le SS-Obergruppenführer Erich von dem Bach Zelewski se rendit à Varsovie. Il décida de changer un peu de tactique et ordonna de fusiller seulement les hommes participant à la lutte et de diriger la population civile vers le camp Dulag 121 à Pruszkow. De plus, les Allemands commencèrent à distribuer des tracts exigeant la capitulation des insurgés.
Ensuite, Himmler envoya à von dem Bach un ordre de déporter vers les camps d’extermination tous les hommes actifs dans la lutte. Les autres avec femmes et enfants, auraient du être transportés vers les camps de travail. Les inutiles (vieux, malades etc.) auraient du être dispersés dans le Gouvernement Général.
Cette directive fut envoyée aux commandants des camps d'extermination d’Auschwitz, Buchenwald, Dachau, Flossenbürg, Hinzert, Bergen-Belsen, Neuengamme, Natzweiler, Ravensbrück, Mauthausen, Gross-Rosen et Stutthof.
Telle était la situation d’août et de la plupart du mois de septembre 1944. Vers la fin de septembre quand l’insurrection touchait à sa fin, les Allemands, sous la pression des Alliés, reconnurent les soldats de L’Armée de l'Intérieur (AK) pour des combattants, ce qui leur donnait le statut de prisonnier de guerre, en cas de captivité.
Jusque-là, tout les soldats de l’AK pris en captivité, n’étaient pas traités comme prisonniers de guerre et pendant l’évacuation de Varsovie, ils furent déportés vers le camp Dulag 121 à Pruszkow, et ensuite, vers le camp Dulag 142 à Skierniewice.
Pendant l’Insurrection de Varsovie, environ treize mille déportés de Varsovie furent transportés du camp de Pruszkow vers le camp de concentration d’Auschwitz en 1944. Sept mille personnes de Varsovie furent déportées vers le camp de concentration de Stutthof. Les transports des varsoviens furent aussi envoyés à Dachau et à Bergen-Belsen. Il y avait, d’entre eux, quelques insurgés qui s'habillèrent de vêtements civils pour éviter la mort.
Dans la vieille ville de Varsovie, soixante mille personnes civiles, parmi lesquelles huit mille étaient gravement blessées, furent captivées. Après la capitulation du 2 septembre, les Allemands espéraient y rencontre encore quelques mille insurgés. Dès qu'ils se rendirent compte que les insurgés s’échappèrent par des canaux souterrains vers les quartiers de Srodmiescie et Zoliborz, ils massacrèrent par vengeance, la plupart des blessés dans Starowka, comme était le cas dans Wola et Ochota. On estime qu’il y avait vingt-cinq mille morts ( y compris insurgés) dans le quartier de Stare Miasto. Après la chute du quartier de Starowka, les Allemands emprisonnèrent environ trente mille civiles, dont 8-9 mille étaient hommes.
Les droits attribués aux combattants n’étaient pas toujours respectés. Par exemple, le 27 septembre 1944 dans Mokotow, après la capitulation officielle de ce quartier, cent vingt prisonniers désarmés de «Baszta» furent massacrés dans la rue Dworkowa. Quelques jours avant, dans Powisle Czerniakowskie, environ 350 personnes blessées furent fusillées à l’hôpital insurrectionnel près de la rue Okrag 2. On notait les mêmes situations au début du septembre dans Starowka.
Le 20 septembre 1944, les troupes des insurgés luttant sans une structure organisée, se transformèrent en Corps de l’Armée de l’Intérieur régulier, composé de 3 divisions:
- 8ème Division d’Infanterie AK bâptisée Romuald Traugutt, composée de trois régiments d‘infanterie: 13ème, 21ème "Enfants de Varsovie" et 32ème - Zoliborz
- 10ème Division d’Infanterie AK bâptisée Stefan Okrzeja, composée de trois régiments d’infanterie: 28ème, 29ème et 30ème – Mokotow
- 28ème Division d’Infanterie AK bâptisée Maciej Rataj composée de trois régiments d’infanterie: 15ème, 36ème Légion Académique et 72ème. - Srodmiescie
Le 27 septembre 1944, après de difficiles batailles, Mokotow capitulera ; le 30 septembre - Zoliborz.
Insurgés-prisonniers de Mokotow
Après la fin de batailles dans Mokotow ( 27 IX 1944) partirent en captivité environ 140 officiers, 1.300 sous-officiers et soldats simples qui n’arrivèrent pas à échapper par les canaux vers Srodmiescie. C’était, en général, les soldats du major Kaziemierz Szternal («Zryw») du régiment «Baszta» , dont plus de 400 étaient blessés et 30 d’entre eux étaient femmes. Après avoir rendu les armes, ils furent groupés dans le fort du Bem, et ensuite transportés vers le camp de Skierniewice. C’était un camp de transition, destiné aux prisonniers soviétiques. Les soldats insurgés furent regroupés dans de petites maisons de terre, cent personnes dans chacune, avec les peautres de bois, rembourrés d’une petite couche de paille. Il n’y avait pas de canalisation. Après quelques jours passés à Skierniewice, les insurgés furent déportés à Bremervoerde dans les wagons de marchandise ayant les grilles aux fenêtres. Ils continuèrent le voyage à pied, jusqu’au Stalag XB à Sandbostel, quelques kilomètres de Bremervoede.
A Skierniewice, il restait seulement un groupe de personnes gravement blessées. Suite aux insistances de RGO ( Rada Glowna Opiekuncza – organisation caritative polonaise ) elles furent transportées à l’hôpital d’arrondissement d’où , après avoir guéri, elles arrivèrent à s’évader. Les autres furent délivrées par l’Armée soviétique le 18 janvier 1945.
Avec les insurgés, furent acheminés vingt et un officiers et environ cent vingt soldats simples de la première armée de L’Armée Polonaise, pris en captivité dans Przyczolek czerniakowski (lieu du débarquement). Leur chef était major Stanislaw Latyszonek, petit-fils d’insurgé de 1863. A Sandbostel, les officiers ainsi que les soldats simples de la première armée de L’Armée Polonaise demeuraient avec les insurgés. Les insurgés leur donnèrent les bandeaux blanc-rouge et les placèrent parmi eux-mêmes parce qu’il y avait la crainte que les Allemands les enverraient aux secteurs des insurgés soviétiques, traités pirement que les autres. Un group des partisans de la forêt de Kampinos, pris en captivité après la bataille de Zyrardow, fut aussi transféré à Sandbostel.
Les insurgés qui capitulèrent à Zoliborz ( 30 X 1944) se groupèrent dans l’arrière des maisons près de la rue Mickiewicza. Une longue colonne composée de 2.000 soldats et de 250 infirmières et agentes de liaison marchèrent vers le place de Wilson. Elle était dirigée par le commandement de L’AK de la deuxième région «Zoliborz». Le chef blessé, colonel Mieczyslaw Niedzielski («Zywiciel») fut porté en brancard. Après avoir rendu les armes, dans l’arrière de la place de Wilson, les insurgés, sous l'escorte des soldats SS, allèrent à Powazki. Le jour suivant, ils furent transportés vers le camp de Pruszkow.
Insurgés de Varsovie dans le hall numéro 7 à Pruszkow
Ils dormaient sur le sol de béton bien surveillé, séparé du reste du hall numéro 7. Dans les wagons de marchandise plombés, les insurgés furent acheminés vers le Stalag XI A à Altengrabow, près de Magdeburg.
Face au manque d’alimentation, d’espoir pour l’aide et de possibilité de continuer la lutte, le chef de l'Armée de l’Intérieur, général Tadeusz Bor-Komorowski prit une décision de capituler. A la fin du septembre, commencèrent les pourparlers sur la capitulation de Varsovie. Le 30 septembre 1944, les parlementaires du Commandement Général de l’AK, le colonel Karol Ziemski «Wachnowski» et le lieutenant "Scibor" dépassèrent le front au coin des rues Zelazna et Aleje Jerozolimskie. Ensuite, ils furent transportés par les Allemands au quartier de général von dem Bach dans l’ancien cottage de la famille Reich à Ozarow. C’était le début des négociations ayant pour but de cesser les opérations militaires.
Dans la résidence de von dem Bach, les parlementaires polonais menaient les pourparlers sur l’évacuation de la population civile de Srodmiescie. Ils obtinrent un accord d’armistice dans les 1 et 2 octobre, de 5 h du matin jusqu'à 19 h.
Le côté allemand indiqua cinq points aux entrées ouest des rues : Grzybowska, Panska, Piusa et Sniadeckich près de la Polytechnique et Aleje Jerozolimskie par lesquelles la population civile pouvait quitter la ville.
La signature de l’accord de capitulation à Ozarow, près de Varsovie
A partir de la gauche : le colonel Kazimierz Iranek-Osmecki «Jarecki», le Général von dem Bach et le colonel Zygmunt Dobrowolski «Zyndram»
L’armistice commença le 2 octobre 1944 depuis 5 h du matin. Jusqu’à 19 h, 16.000 habitants quittèrent Varsovie. Dans la résidence de général von dem Bach à Ozarow, avaient lieu les négociations entre la Pologne et l’Allemagne. A 20 heure locale allemande (21 heure locale polonaise) les opérations militaires à Varsovie se terminèrent.
Les deux pays signèrent officiellement un accord de cesser le feu. Du côté allemand, le signataire était le SS-Obergruppenfuhrer und General der Polizei Erich von dem Bach et du côté polonais – le colonel Kazimierz Iranek-Osmecki "Jarecki" et le lieutenant-colonel Zygmunt Dobrowolski "Zyndram".
Le texte de l’acte de capitulation était le suivant:
„L’acte de l’armistice a été signé à Varsovie, le 2 octobre 1944.
Du côté allemand, le contractant commissionné est le S-Obergruppenfuhrer Gen. Leutn. der Polizei von dem Bach commandant dans la région de Varsovie.
Les contractants commissionnés de l’Armée de l’Intérieur sont ( autorisés par le le général Bor-Komorowski):
1. le colonel Kazimierz Iranek-Osmecki "Jarecki"
2. le lieutenant-colonel Zygmunt Dobrowolski "Zyndram”
L’acte:
«Partie I
1. Cessation des opérations militaires entre les troupes polonaises et allemandes combattant à Varsovie, le 2 octobre 1944 à 20 h locale allemande (à 21 heure polonaise). Les troupes polonaises ce sont toutes les formations polonaises subordonnées tactiquement au chef de L’Armée de l’intérieur (AK) dans la période des combats de 1er septembre 1944 jusqu’au jour de la signature de l’accord. Ces troupes seront nommées ici « les troupes de l’AK ».
2. Les soldats de ces troupes polonaises déposent les armes dans un délai fixé dans la partie II de l’acte et se rendent en formations compactes avec leurs chefs aux points collecteurs. Un lieu de déposer les armes sera indiqué plus tard. Les officiers ont le droit de garder l’arme blanche de côté.
3. En même temps, L’Armée de l’Intérieur retourne aux chefs de l’armée allemande les soldats allemands prisonniers de guerre et les personnes de nationalité allemande internées par les autorités polonaises.
4. Pour assurer la paix et la sécurité dans la ville de Varsovie, le commandement de l’AK indiquera les unités spéciales. Ces unités seront libérées de l’obligation du désarmement immédiat et resteront en ville jusqu'à la fin de leurs devoirs. Le commandement allemande a le droit de contrôler l’état et le nombre de ces troupes.
5. Au moment du désarmement, les soldats de l’AK bénéficient de tout les droits de la Convention de Genève du 27 juillet 1929 concernant le traitement de prisonniers de guerre. Les soldats de l’AK, partis en captivité à Varsovie pendant les combats depuis le 1er septembre 1944 bénéficient des mêmes droits.
6. Les droits des prisonniers de guerre sont aussi les droits des non-combattants accompagnant de l’AK dans l’interprétation de l’article 81 de la Convention de Genève concernant le traitement des prisonniers de guerre sans différence de sexe. Il s’agit principalement des femmes qui travaillent dans les états-majors, dans la communication, dans l’approvisionnement, dans l’aide aux soldats, dans les services d’informations et de presse, avec les correspondants de guerre etc.
7. En ce qui concerne l’exécution de la Convention de Genève concernant le traitement des prisonniers de guerre, seront catégoriques les grades d’officier reconnus par le commandement de l’AK. Les pièces d'identité militaires avec les pseudonymes sont suffisantes pour prouver l’appartenance à l’AK. Leurs vrais noms seront communiqués aux autorités militaires allemandes. Les membres de l’AK qui ont perdu leurs pièces d'identité seront identifiés par les commissions de l’AK qui seront constituées, selon les besoins, par le commandement de l’AK. La décision de cet article s’applique aussi aux personnes désignées dans l’article 6.
8. Les personnes étant, selon l’interprétation des articles précédents, prisonniers de guerre ne seront pas poursuivies ni pour leur activité de guerre, ni pour leur activité politique ; ni pendant les combats à Varsovie, ni dans la période précédente, ni dans le cas où ils seront libérés des camps de prisonniers. Les violations des normes de la loi allemande ne seront pas poursuivies, en particulier : non-enregistrement des officiers, évasion antérieur des camps de prisonniers, entrée illégale en Pologne etc.
9. Pas de responsabilité commune en ce qui concerne la population civile dans la période des combats à Varsovie. Personne étant dans la période des combats ne sera poursuivie pour son activité dans l’organisation des autorités de l’administration, de la justice, du service de sécurité, de la protection sociale et des institutions sociales et caritatives ni pour sa participation aux combats et à la propagande de guerre. Les membres des autorités et des organisations susmentionnées ne seront aussi pas poursuivis pour leur activité politique avant l’insurrection.
10. Evacuation de la population civile de Varsovie, demandée par le commandement allemand sera effectuée dans un délai et de façon à éviter les souffrances inutiles des citoyens. Il sera possible d’évacuer les objets ayant une valeur artistique, culturelle et ecclésiastique. Le commandement allemand redoublera ses efforts pour assurer la propriété publique et privée qui reste en ville. Les détails de l’évacuation seront réglés par un accord séparé.
Partie II
1. Le 3 octobre 1944, à partir du 7 h du matin ( 8 heure locale polonaise), le commandement de l’AK s’oblige à supprimer les barricades, surtout près de la ligne allemande.
2. Le commandement de l’AK, sur les lignes allemandes, retournera tous les prisonniers allemands et, s’il sera possible, les civils internés allemands aux représentants des forces armées allemandes encore le 2 octobre 1944, à 24 heure locale allemande au plus tard (1-3 heure locale polonaise).
3. Au cas où la suppression des barricades ne serait pas commencée à temps, le commandement allemand se réserve le droit de se retirer cet accord le 3 octobre 1944 à partir du 12 h locale allemande ( 13 h locale polonaise). L’arrêté entre en vigueur deux heures après remettre le document sur les lignes polonaises.
4. Le commandement de l’AK s’oblige à faire sortir un régiment , relativement 3 bataillons des régiments différents, de Varsovie afin de déposer les armes le 4 octobre 1944. Ces troupes doivent dépasser les lignes allemandes à 9 h locale allemande (10 heure polonaise) le 4 octobre 1944.
5. Les autres troupes, sauf les unités désignées dans la partie I p. 4 du présent accord, quitteront Varsovie pour déposer les armes le 5 octobre 1944.
6. Les troupes de l’AK dépassent la ligne polonaise armées, néanmoins, sans munition, par les chemins suivants:
a.) du quartier de Srodmiescie (du Sud) – le 77e régiment d’infanterie, par les rues : Sniadeckich , 6 sierpnia (Szuch Str.), Sucha, Filtrowa,
b.) de Srodmiescie (du Nord)
- aa) le 36e régiment d’infanterie, la place de Napoléon – Aleja Sikorskiego (Reichs Str.) - Grojecka (Radomer Str.),
- bb) le 13e régiment d’infanterie, rues : Grzybowska-Chlodna (Eisgruben Str.)-Wolska (Litzmannstadt Str.).
7. Les forces de l’AK qui resteront en ville sont les suivantes :
a.) pour les activités de l’ordre : 3 compagnies de l’infanterie munies de pistolets, pistolets mitrailleurs et fusils
b.) 30 personnes équipées pareillement, chargées de protéger et de transmettre les magasins du régiment avec la munition et l’équipement
c.) les unités sanitaires non armées pour la garde et le transporte des blessés, et pour évacuer l’hôpital
8. L’évacuation des blessés et des soldats malades de l’AK ainsi que du matériel sanitaire sera fixée par le chef sanitaire de l’Armée allemande avec le chef sanitaire de l’AK. L’évacuation des familles du personnel médical sera effectuée de la même façon.
9. Les soldats de l’AK sont identifiables grâce au bandeau blanc rouge sur le bras où au pennon, éventuellement au petit aigle polonais, indépendamment de ce qu’ils portent – uniforme ou vêtements civils.
10. Chacune des parties contractantes constate que transport, placement et garde aux prisonniers de guerre restent dans les compétences des forces armées allemandes (der Deutschen Wehrmacht). La partie allemande assure que les devoirs envers les soldats de l’AK ne seront pas confiés aux unités d’autres nationalités.
11. Les femmes qui, dans l’interprétation de l’article 6 partie I, sont les prisonniers de guerre seront placées dans les camps correspondant aux Oflags ou éventuellement aux Stalags. Comme les grades d’officier féminins sont considérés : commandante cadette, commandante, commandante ainée, inspectrice. Les femmes-prisonniers peuvent être traitées, à leur gré, comme les autres habitants de Varsovie.
12. Les autorités militaires allemandes informeront immédiatement Auswartige Gefangenenhilfe der YMCA à Sagan sur le lieu et le nombre des soldats de l’AK et sur les personnes accompagnantes placés dans les camps.
13. L’assistance technique pour assurer l’exécution de l’accord se compose de 3 officiers polonais mis en disposition de SS-Obergruppenfuhrer und Gen. der Polizei von dem Bach.
Partie III
Quant aux manquements aux décisions de l’accord seront traduits en justice ceux dont la culpabilité sera prouvée.
Signatures:
von dem Bach
Iranek Kazimierz, colonel
Dobrowolski, sous-colonel »
Dans une courte période avant la signature du présent accord, un comportement réel des armées allemandes envers les soldats de l’AK aussi bien qu’envers la population civile était en conflit avec les fragments soulignés de l’accord. Mille femmes, enfants, prêtres, insurgés et civils blessés, et insurgés faits prisonniers furent massacrés. C’était la preuve que les soldats SS et les soldats Wehrmacht ne respectaient les règles ni de la Convention de Genève ni même du code de l’humanité.
Le fragment suivant : «Il sera possible d’évacuer les objets ayant une valeur artistique, culturelle et ecclésiastique. Le commandement allemand redoublera ses efforts afin d’assurer la propriété publique et privée qui reste en ville.» semble ironique. Pendant quelques mois après la chute de l’insurrection et l’évacuation de la population civile, la ville était systématiquement détruite par les troupes spéciales allemandes «Bremmnkommando». Toutes les maisons furent détruites, toutes les choses de valeurs furent pillées. Ce procès de destruction commença par le dynamitage du Palais royal de Varsovie les 8-13 septembre, après la chute de Starowka. La ville fut partagée en régions ; les bâtiments furent numérotés et les parties particulières étaient systématiquement démolies. Les indices concernant une méthode de démolition étaient suspendus sur les murs. Plus de 42% de bâtiments, dont 93% de bâtiments anciens de Varsovie, furent détruits de cette façon. Les pertes de biens culturels furent énormes. Bâtiments anciens et temples, toute Vieille Ville, monuments, bibliothèques, musées et archives tombèrent en ruines. Leurs collections furent brûlées ou volées.
Après la chute de l’Insurrection de Varsovie, à la suite de l’accord de capitulation du 2 octobre 1944, 16.866 insurgés se rendirent aux camps de prisonniers. La plupart d’eux partirent en captivité après la capitulation des quartiers de Mokotow, Zoliborz et Srodmiescie.
Le 3 octobre 1944, sur le terrain de l’usine «Kabel» à Ozarow, les Allemands installèrent un camp de transition pour les insurgés.
Le 3 octobre, tous les soldats reçurent un solde de 2.000 zlotys et 7 dollars par personne, indépendamment de leur grade militaire. Les 4 et 5 octobre, les soldats furent prévus pour rendre les armes. On faisait les derniers rassemblements des soldats et briefings des officiers. Les ordres des chefs de groupements avec l’information sur la capitulation et l’ordre d’adieu du chef du Corps Varsovien de l'Armée de l'Intérieur, général Antoni Chrusciel «Monter» furent prononcés. Les affaires de bureau furent menées à leur terme, les soldats furent promus et décorés. Les chefs des troupes particulières confièrent aux soldats fiables la cachette d’une partie de l’arme, de la munition et des documents.
Le 4 octobre 1944, à 10 h du matin, les premières troupes de l’AK commencèrent à dépasser les frontières des postes qui les séparaient des terrains occupes par l’ennemi et à sortir en captivité, en colonne serrée, vers le camps de Ozarow. Le même jour, le 15e régiment de l’AK ( plus de 1.500 soldats et officiers) de Srodmiescie du Nord quitta Varsovie. Les autres troupes quittèrent Varsovie le 5 octobre 1944. Le rassemblement pour le départ fut fixé à 9 h du matin. Les troupes de Srodmiescie du Sud ( le 77e régiment de l’AK) partirent par la rue Sniadeckich et celles de Srodmiescie du Nord – par la rue Wolska.
Général Tadeusz Bor-Komorowski en route vers la captivité allemande
A la tête du group de sud, il y avait le Commandement Général de l’AK et en ce qui concerne le group de nord – le Commandement de l’AK de la circonscription de Varsovie. Tous portaient les bandeaux blanc rouge de l’AK. Dans les formations militaires, il y avait officiers , jeunes filles et garçons. Ils étaient munis de l’arme prise pendant les combats ou fabriquée dans les ateliers militaires. Apres avoir défilé devant leurs chefs les plus hauts, les troupes entrèrent parmi les postes allemands. Le plus difficile moment arrivera ; il fallut rendre les armes. Dans la plupart des cas, l’arme déposée était intentionnellement détruite pour empêcher de l’utiliser par les Allemands.
Troupes insurgées en route vers Ozarow
Entourés de convoyeurs, les insurgés partirent vers l’Ouest. Au crépuscule, les insurgés de Srodmiescie du sud, très fatigués, arrivèrent à Ozarow. Ensuite, arriva la colonne de Srodmiescie du nord. Le même jour, sous l’escorte de voitures, le général Tadeusz Bor-Komorowski et les officiers du Commandement Général furent transportés à la gare de Ozarow. Dans le train spécial, ils furent envoyés à Kruglanken, près de Gizycko. Tout d’abord, le général «Bor» demeura à Kruglanken ; ensuite, avec les officiers supérieurs – tout à tour - à l’Oflag 73-Nürnberg-Langwasser près de Norymbergie, Colditz, Koenigstein et Laufen. Avec eux, il y avait 5 autres généraux:
Antoni Chrusciel "Monter" - chef du Corps Varsovien de l'Armée de l'Intérieur
Tadeusz Pelczynski "Grzegorz" – chef-adjoint de l’AK
Albin Skroczynski "Laszcz" – commandant de la Circonscription de Varsovie de l'AK
Kazimierz Sawicki "Opor", "Prut" – Commandement General de l’AK
Tadeusz Kossakowski "Krystynek" - Commandement General de l’AK
Le 14 avril 1945, les agents de gestapo arrivèrent à Laufer et demandèrent au commandant du camps de rendre les Polonais. La défaite de l’Allemagne s’approchait. Le commandant – n’ayant pas envie de prendre la responsabilité – refusa. Les Anglais et les Américains internés à Laufen, corrompirent un soldat allemand et informèrent sur cette situation le député suisse, Feldscherer. Il intervint auprès du général allemand, commandant des camps de prisonniers de guerre en Allemagne et obtint l’assurance que les Polonais ne seraient pas déportés de Laufen.
En dépit de cette assurance, 12 heures après, ils furent transportés vers le Stalag XVIII 317 C à Markt Pongau en Autriche. Feldscherer, informé sur cela, intervint encore une fois auprès du chef du Office des insurgés SS-Obergruppenfuehrer Gotlob Berger et arriva à lui convaincre qu’il était dans son intérêt de transmettre les insurgés sous la protection du représentant de la Suisse neutre.
A la suite de ses actions, Bor-Komorowski et les autres généraux partirent en voiture marquée des signes de La Croix-Rouge, en compagnie d’un attache suisse vers la frontière suisse. Sur la route, ils furent arrêtés par la poste de la 103ieme division américaine qui les dirigea vers son état-major à Innsbruck. Ils furent transportés par les Américains en jeeps vers le Oflag VII A à Murnau, déjà libéré, où il y avait la plupart des généraux polonais pris en captivité en 1939.
Selon les décisions de l’accord de capitulation, pour assurer l’ordre, le bataillon de protection resterait en ville pendant quelques jours. Il se composait de 3 compagnies armées de l’AK. Il y avait 300 soldats du bataillon «Kilinski» et 120 soldats de bataillon «Milosz». Le 9 octobre 1944, à 7 h du matin, le bataillon de protection de l’AK quitta le quartier près de la rue Chmielna et partit vers le camps à Ozarow.
En route vers le camps de transition
Une partie des soldats de l’AK ne se décidèrent pas à aller en captivité et partirent, sans se démasquer, avec la population civile vers le camps de Pruszkow. C’étaient , en autres, les soldats de Kedyw qui commencèrent bientôt à conspirer de nouveau. Un certain nombre d’insurgés arrivèrent à accéder aux forêts entourant Varsovie ou à traverser la Vistule. C’étaient, entre autres, les soldats de l’AK qui n’eurent pas obtenu les droits de combattant et donc, qui n’avaient pas d’autre choix. Quelques-uns d’entre eux reçurent une légitimation du soldat de l’AK ce qui les permettait d’éviter la mort. Parmi les soldats allant en captivité il y avait aussi les soldats d’origine juive, cachés par leurs compagnons.
Le 6 octobre 1944, le premier transport de prisonniers de guerre quitta Ozarow et, après deux jours, arriva au Stalag 344 Lamsdorft ( Lambowice) en Voïvodie d’Opole. C’était le plus vieux et grand camps de prisonniers de guerre sur le territoire du Troisième Reich. Les 6 et 7 octobre 1944, 5.789 officiers, sous-officiers et simples soldats, y compris un group de 600 soldats mineurs ( garçons de 12 à 18 ans), vinrent à Lamsdorf. Ils y restèrent jusqu’au 18 octobre 1944 et après, ils furent dirigés vers différents camps, par exemple: Woldenberg, Gross-Born, Murnau, Mühlberg, Sandbostel et aussi Sonderbarakenlager Oflag XI B/Z Bergen.
Le 7 octobre 1944, le transport du 36 ème régiment quitta Ozarow, et après deux jours, arriva au Stalag XI B Fallingbostel. C’était un camps de prisonniers de guerre où ils étaient détenus les soldats polonais de la campagne de 1939.
En général, de tous les quartiers de Varsovie, plus de 15.000 soldats de l’insurrection, y compris 6 généraux , furent pris en captivité. 11.668 d’entre eux furent aussi détenus dans le camps de Ozarow et les autres dans les camps de Skierniewice et Pruszkow.
Les listes de transportation furent préparées par Wehrmacht avec un très grand soin. En dehors de données telles que: prénom et nom, date et lieu de naissance, prénom de père, nom de famille de mère, sur ces listes il y avait : grade militaire, lieu et date de prise en captivité, adresse des plus proches en Pologne et informations sur l’état de santé.
A partir de ces listes, les prisonniers de guerre furent dirigés, entre autres, vers les camps suivants: Stalag 344 Lamsdorf, Stalag X B Sandbostel, Stalag XI A Altengrabow, Stalag XI B Fallingbostel, Stalag XI C Bad Sulza, Stalag VIII C Sagen (Zagan), Stalag XI D Norymberga, Stalag IV B Mühlberg.
Carte des camps de prisonniers de guerre dans lesquels étaient détenus les soldats de l’Insurrection de Varsovie 1944
Le camps de Ozarow ne dura pas longtemps: du 4 au 15 octobre 1944. Les conditions de vie étaient scandaleuses. Le camps était bien surveillé par les Allemands, néanmoins, les habitants de Ozarow vinrent en aide sanitaire et alimentaire, vite et efficace, ne faisant pas attention aux strictes prescriptions allemandes. Cet aide fut organisé par les organisations suivantes : Bureau de l’exécutif, Conseil Général de Protection (RGO) et Croix-Rouge polonaise dans lesquelles travaillaient les chefs de services particuliers de L’AK ; du détail, de la cadre de civils et du service sanitaire avec le médecin, Antoni Orsik «Boncza».
Les transports des insurgés de Ozarow étaient organisés dans les conditions scandaleuses: dans les wagons pour les animaux avec les grilles aux fenêtres. Beaucoup d’entre eux mûrirent ou perdirent leur vie pendant le voyage ou pendant leur séjour dans les camps.
L’organisation de la système dans les camps de prisonniers de guerre fut finie encore avant l’éclatement de la deuxième guerre mondiale. Pendant la guerre, les camps allemands de prisonniers de guerre (Oflag – pour officiers, Stalag pour sous-officiers et soldats simples) avaient le numéro de la circonscription militaire dans lesquelles ils se trouvaient. La question du traitement de prisonniers de guerre et le sort des malades et des blessés dans les armées actives, étaient réglée par la Convention de Genève du 27 juillet 1929 et par son supplémentaire – Konwencja Czerwonokrzyska. Après sa capture, un prisonnier de guerre devait être registré et envoyé au camps éloigné d’un terrain du combat. Les prisonniers devraient être traités avec respect, envoyés à un travail adapté à leur état de santé, placés dans un lieu digne et nourris comme les soldats de l’armée kaptor.
Le pays détenant les prisonniers de guerre était obligé d’informer MCK sur le nombre et le lieu de séjour de prisonniers. L’obligation de travailler aux camps de prisonniers de guerre concernait les sous-officiers et les soldats simples, néanmoins, elle dépanadait de leur état de santé. Seulement les prisonniers sains devraient être employés et les fonctions de control appartenait aux sous-officiers. En échange du travail, les prisonniers de guerre recevaient un salaire et un jour de congé par semaine. La Convention de Genève interdisait d’utiliser les détenus pour les travaux sur les installations militaires. Néanmoins, les soldats en captivité travaillaient sur les polygones et sur la construction d’aéroports, et fabriquaient des munitions. Ils étaient aussi forcés de travailler dans les propriétés agricoles et d’enterrer les morts. Les Allemands prétendaient détruire les prisonniers psychiquement. De ce fait les détenus étaient obligés de travailler; leurs portions alimentaires étaient volés. En l’occurrence, une seule possibilité de garder sa santé consistaient à recevoir des dons alimentaires de familles et d’organisations humanitaires. Le travail au delà de ses forces dans les conditions dangereuses pour sa vie et sa santé, alimentation faible et mouvais traitement à la fois, provoquaient des malheurs et des maladies fréquents.
Le plus grand nombre d’insurgés ( 5.789) se trouvèrent dans le camps de transition, Stalag VIII B-344 Lamsdorf (Lambinowice). Il y avait d’entre eux, un group de 600 soldats mineurs, garçons de 12 à 18 ans. Le premier group arriva à Lamsdorf le 6 octobre 1944. Ils étaient transportés dans les conditions inhumaines, 80 personnes par un wagon de marchandise. De la gare, éloignée 6 km du camps, ils marchèrent rapidement à pied. Après l’arrivée d’une colonne, les prisonniers de guerre ne purent pas puiser l’eau des puits qui s’y trouvaient. C’est juste après l’intervention du colonel Franciszek Rataj «Pawel», chef du 15eme régiment de l’Infanterie de l’AK auprès du général allemand que les détenus reçurent de l’eau et au soir – du pain. Ceux qui arrivèrent, passèrent toute la nuit sur la place d’appel en plein air. C’est le jour suivant qu’ils furent permis d’aller aux baraques - après être révisés et volés des objets de valeurs. De plus, les insurgés furent forcés d’enlever les bandeaux blanc-rouge qui se heurta à un refus. Ils furent placés dans les baraques sales, froides avec des punaises, aux fenêtres cassées. L’eau s’infiltraient par les toits. Il n’y avait pas de chauffage. Les fosses primitives servirent pour les latrines, les abreuvoirs avec l’eau fraiche - pour les salles de bains.
Les détenus restèrent dans ce camps jusqu’au 18 octobre 1944. Après avoir reçu les numéros de prisonniers de guerre , ils furent déportés aux différents camps en Allemagne et en Autriche, entre autres: Woldenberg , Gross-Born, Murnau, Mühlberg, Sandbostel, et aussi Bergen Belsen. Les officiers furent placés aux Oflags, par exemple à Murnau.
Le transport des prisonniers de guerre du 36e régiment de l‘infanterie de l’AK départit de Ozarow le 7 octobre et, après deux jours, arriva au Stalag XI B Fallingbostel près de Hannover. Les prisonniers étaient traités mieux qu’à Lamsdorf. C’était un camps fixe où il y avait, en autres, les soldats polonais de la campagne de 1939. Le camps se trouvaient sur les marais. Les Polonais travaillaient sur l’assèchement des marais et l’exploitation de la tourbe. A partir du 22 octobre, les insurgés étaient envoyés aux différents camps de prisonniers de guerre.
Les transports de Ozarow partirent aussi directement vers le Stalag XB à Sandbostel, vers le Stalag XI B Fallingbostel. Les hôpitaux insurrectionnels et les blessés furent chargés dans les wagons à la gare d’Ouest et dirigés vers le camps-hôpital à Zeithain (dans ce transport il y avait environ 586 femmes). Environ 1.600 prisonniers de guerre, dont plus de 1.000 blessés et malades, 40 médecins, quelques cents infirmières et personnel médical se trouvèrent à l’hopital Zeithain IV-B/Z, filiale du Stalag IV-B Mühlberg, près de Drezno.
Infirmières en route vers la captivité
Le deuxième group de blessés partit de Pruszkow vers le Stalag XIA à Altengrabow et Gross Lübars près de Magdeburg; il y avait environ 445 femmes. Environ 2.500 blessés et malades se trouvèrent à Altengrabow. Les gravement blessés furent placés à l’hôpital A, à l’hôpital de la filiale du camps à Gross Lubars et aux baraques et tentes sur la terrain d’une place sportive. Les médecins polonais s’efforceraient, dans la mesure du possible, à venir en aide aux blessés, compagnons d’arme. C’était très difficile. Il n’y avait pas de médicamentes de base, d’instruments chirurgicaux et de produits sanitaires. C’est pour cela que quelques dizains de prisonniers de guerre blessés murirent jusqu'à la fin de l’octobre 1944.
Tout compte fait, environ 4.900 blésés furent évacués des hôpitaux insurrectionnels: 500 de Mokotow, 400 de Zoliborz et 4.000 de Srodmiescie. La plupart d’entre eux furent transportés vers des hôpitaux pour des prisonnier de guerre en Allemagne. Une partie des blessés restèrent dans quelques villes dans les banlieues ouest de Varsovie, à Skierniewice et à Lodz. Les premiers transports des blessés départirent de Varsovie le 7 octobre 1944.
C’était juste à la fin du novembre que l’aide de la Croix Rouge de Genève arriva pour la première fois à Mühlberg. Les prisonniers restèrent dans les 20 baraques de bois qui, quelques jours avant, furent quittées par les Italiens. Ces baraques étaient primitivement équipées ; il y avait les punaises. Une partie polonaise était séparée du reste par deux rangées de fils de fer barbelé. Après la tombée de la nuit, la place entourée par les tours de guetteurs était éclairée par des réflecteurs mobiles. Dans ce camps, il n’y avait pas de canalisation. Les immondices étaient évacuées des toilettes dans les seaux ( kibel). L’eau était distribuée par les pompes puits – une pour 4 baraques. Il existait une place de baignade pour les détenus qui y étaient emmenés sous escorte, une fois par semaine.
Malgré ces conditions primitives, le commandant du camps, colonel - médecin Leon Strehl organisa à Zeithain IV-B/Z un hôpital bien renté qui avait même un département obstétrique. Les effets remarquables des interventions médicales du chirurgien général, colonel-médecin Tadeusz Betkowski dans les conditions précaires suscitèrent l’admiration de chirurgiens allemands qui y arriveraient de Drezno pour l’observer. Il existait aussi un groupe de médecins généralistes.
A Zeithain, parmi des prisonniers de guerre, furent commencés les activités artistiques-théâtrales. Il existait les groupes d’études de langues étrangères et la formation professionnelle complémentaire; on donnait des exposés thématiques. Chaque semaine, un groupe de médecins parlaient des cas particuliers et les chirurgiens expérimentés donnaient les conseils et les consultations à leurs collègues.
Au printemps de 1945, en face du rapprochement de la ligne de front, il apparaît la possibilité de l’évacuation du camps vers l’ouest, à Berma. Pendant la nuit du 21 au 22 avril 1945, le commandant allemand du camps Oberstarzt Lücke demanda le colonel Strehl et lui dit qu’il eut reçu un ordre de quitter le camps avec le personnel. Il était permis d’emmener les volontaires mais seulement ces prisonniers qui auraient la force de marcher une longue distance sans alimentation, couchée et transport. Après avoir discuté, les médecins, les officiers et les représentants de baraques décidèrent de rester.
Le commandant allemand du camps donna au colonel Strehl les clés pour les magasins d’alimentation et d’une parte de l’armée. La même nuit, les Allemands quittèrent le camps. Les prisonniers de guerre polonais se placèrent sur les tours et sur les entrées, et firent les guets devant les magasins d’alimentation dans lesquels il y avait, d’après le commandant allemand, les provisions pour trois mois. Le 23 avril, les premières troupes soviétiques entrèrent dans le terrain du camps et, après quelques heures, se retirèrent vers l’est. Avec eux, départirent aussi une grande colonne des prisonniers de guerre français, italiens et soviétiques, et quelques personnes du personnel polonais et des convalescents. Les autres restèrent en attendant la régularité de situation. Après la libération du camps, il fonctionnait encore pendant quelque temps comme un camps de transition pour prisonniers de guerre libérés, prisonniers des camps de concentration et civils envoyés aux travaux de tous les côtés. Telle était la situation jusqu’au juillet 1945. Ensuite, l’hôpital fut évacué à Torun et après quelque mois - fermé.
Les insurgés prisonniers dispersés dans différents camps, étaient souvent déportés aux travaux forcés (komenderowka - Arbeitskommando) dans les grésières, sur les fermes, sur la construction d’autoroutes d’aéroports et dans l’industrie d’armement. Dans les deux derniers cas, c’était la violation de la Convention de Genève ayant la note que le prisonnier ne devrait pas être utilisé pour les travaux d’ordre militaire.
La qualité du travail forcé était telle que cette activité effaçait un sentiment d’ennui et la nullité de l’existence dans le camps. Ce n’était pas toujours un travail facile, surtout le travail dur dans les grésières. L’alimentation faible ne récompensait pas une dépense d’énergie liée au travail physique dur. En général, le meilleur était l’emploi sur les fermes - travail était plus facile, alimentation - mieux adaptée.
Le comportement des gardiens envers les prisonniers fut aussi changé. Les Allemands prévoyant la fin de la guerre commirent plus rarement des actes d’hostilité et d’agression envers les prisonniers. Les premiers signes du chaos et de la chute du Troisième Reich favorisèrent les tentatives d’échappée. Connaissant la situation actuelle du pays où les membres de l’AK étaient poursuivis et déportés par les forces soviétiques, les insurgés prisonniers essayèrent rejoindre les forces armées polonaises à l’ouest. Dans la plupart des cas, les échappés se finirent par un échec et les fugitifs capturés furent déportés vers leur camps, dirigés vers une cellule isolée ou une compagnie de punition.
Les insurgés officiers de camps de transition furent déportés vers le Oflag II C Woldenberg sur la Poméranie et vers le Oflag VII A Murnau à Bawaria près de Monachium.
Le camps de Woldenberg était destiné pour des officiers polonais et leurs ordonnances. Il était situé à 1 km de la ville de Dobiegniew sur le terrain de 25 ha. Sa construction fut commencée au tournant des années 1939 et 1940 et finie définitivement dans la deuxième moitié de 1941. Ce camps fut construit par 500 soldats polonais qui, malgré un hiver dur, furent hébergés dans les baraques et sous les tentes. Finalement, furent élevés: vingt cinq baraques maçonnées destinées aux prisonniers de guerre, partagées en deux par une salle de bain primitive et six bâtiments prévus pour des salles de cours, des cabinets de travail, un siège de l’administration polonaise du camps etc. De plus, il y avait deux cuisines, bâtiments prévus pour cantine, salle de théâtre, café, salle de conférence, herboriste. Devant le camps, se trouvaient : chambre de malades, ateliers de réparation de type différent, étuve et prison.
Les bâtiments de la place du camps faisaient une autre partie du camps. Tout camps étaient entouré par la double palissade de fil de fer barbelé de 2 mètres de largeur et 2,5 mètres de taille. Autour du camps étaient placés 8 tours de guetteur avec des mitrailleurs lourdes et légères, des réflecteurs mobiles et des appareils téléphoniques. Les parties particulières du camps étaient séparées par une palissade de fil de fer barbelé. De point de vue de l’organisation, le Oflag II C à Woldenberg se composait de deux parties : le camps «Est» et le camps «Ouest». Ces parties se composaient de 3 bataillons chacun (une bataillon = environ 1.000 prisonniers) et les batailles – des compagnies (deux dans chaque baraques).
Le plus grand nombre de prisonniers était 6.740 prisonniers, y compris 5.944 officiers et 796 avec des grades militaires inférieurs. Après la capitulation de l’Insurrection de Varsovie en 1944 s’y trouvèrent les insurgés-officiers de l’AK.
En face du front qui s’approchait, les Allemands commencèrent l’évacuation du camps. Le 25 janvier 1945 furent évacues les prisonniers de guerre du camps «Ouest» et après cela du camps «Est». Ces derniers, pendant le transport, furent délivrés le 30 janvier par les forces armées soviétiques dans le domaine de Dziedzice près de Barlinek.
Oflag II Woldenberg se trouvait dans cette catégorie des camps de prisonniers de guerre où il n’avaient jamais les violations graves des conventions de Genève.
Le camps de Murnau se trouvait sur un terrain de 200x200 de mètres et se composait de baraques, garages, place d’appel, corps de garde et cabines de garde. Tout camps était entouré par un fil de fer barbelé avec les tours de guetteur, réflecteurs et mitrailleurs dans les angles. Les prisonniers de guerre furent placés dans plusieurs blocs. Selon la charge, dans les blocs particuliers, furent placés les officiers. Depuis la compagnie de 1939, s’y trouvèrent environ 1.000 officiers polonais.
Dans la période, après la capitulation de l’Insurrection de Varsovie 1944 il y avait environ 5.000 officiers, surtout les Polonais. Parmi les insurgés s’y trouvèrent les frères Makowscy de «Baszta», y compris Jan avec son accordéon et les chansons de l’AK. Dans peu de temps, tout camps commença à fredonner «Sanitariuszka Malgorzatka» et «Marsz Mokotowa».
Après la chute de l’insurrection, avec un group de soldats de l’AK, le major Latyszonok, officier soviétiques dans les troupes du général Berling, chef de l’armée populaire de la Pologne (la seule qui arriva à traverser la Vistule et à aider les insurges a Varsovie) vint au camps. Latyszonk luttait avec le groupement «Radoslaw» à Czerniakow dans la deuxième moitie du septembre 1944. Tout d’abord, il fut déporté avec ses soldats au camps Sandbostel.
A Murnau, demeura aussi le rittmeister Witold Pilecki «Witold Druh», «Tomasz Serafinski» qui vers la fin de 1944 se laissa capturer pour se rendre à Auschwitz afin d’obtenir les informations sur les conditions de vie dans ce camps. En avril 1943 Witold Pilecki s’enfuit du camps et présenta un rapport détaillé au commandement de l’AK. Pendant l’Insurrection de Varsovie, il lutta dans le groupement «Chrobry II» à Srodmiescie.
Après la libération de Murnau , il rejoignit le deuxième corpus en Italie. En octobre 1945 , il revint en Pologne et organisa un réseau de renseignement qui s’occupait de ressembler les informations sur la situation actuelle du pays et sur les soldats de l’AK. Capturé par l’UB (Le ministère de la Sécurité intérieure polonais 1945-54), torturé, accusé d’avoir espionné pour le gouvernement londonien, il fut condamné à mort et tué avec un coup à l’arrière de la tête dans la prison de Mokotow, près de la rue Rakowiecka.
Le 22 mars 1945, 381 officiers furent évacués du Oflag II C Woldenberg et transportés vers le Oflag Murnau. Dans la période avant la fin de la guerre, les hitlériens planifièrent la liquidation des prisonniers d’officiers polonais. Le chef allemand du camps de Murnau, colonel Oster informa le général Romml ( le chef polonais du camps) que le siège social de la Gestapo à Monachium se remuait à Berlin pour lui donner le camps de Murnau afin de: «débarrasser ce camps d’une atmosphère d’hostilité dominant parmi les prisonniers».
Le danger de tuer les officiers polonais à Murnau restait jusqu’au moment de la libération de ce camps par les Américains.
Le 29 avril 1945, pendant l’appel à Oflag, dans le ciel fut visible un avion aux marques polonaises qui fit un cercle, donna quelques signaux et envola. Peu après, les tanks américains apparurent sur la chaussée. Au même temps, de Murnau, deux voitures allemandes s’approchaient. Ces véhicules s’arrêtèrent quand les tanks sortirent du coin. Les Allemands furent surpris. Un officier de SS de la première voiture ouvrit le feu avec sa mitrailleuse, son compagnon sauta de l’auto, mais, en clin d’œil, ils furent tués par les Américains. Les Allemands de la deuxième voiture furent aussi tués. Parmi les morts, il y avait aussi le général de SS, Fik partant en reconnaissance. Dans sa serviette, fut trouvée une lettre signée par Himmler. Il parlait de fusiller tous les officiers polonais restant à Murnau au nombre de 5.000 personnes. Flik avait à sa disposition un groupe de SS dans 40 blindés qui partirent de Monachium. Probablement, le SS-man prétendit faire sortir les prisonniers pour l’appel et les fusiller avec les mitrailleurs des tours du guetteur.
Chef de brigade SS tué par les Américains avec son adjudant
Après avoir tué les Allemands, un des tanks américains détruisit la porte et entra dans la place d’appel. Le représentant de prisonniers de guerre salua les soldats. Il parlait en anglais. Le chef du tank fit un signe de tête et répondit en polonais : «Je m’appelle Szewczyk, j’arrive pour vous libérer». Il était de Kalisz.
La carte des camps de prisonniers de guerre du Troisième Reich montre que les détenus étaient transférés sans cesse d’un camps vers un autre pendant quelques mois à partir de la capitulation de l’insurrection de Varsovie jusqu’au moment de la capitulation de l’Allemagne. Probablement, c’était parce qu’il y avait beaucoup de personnes dans les camps avant l’arrivée de prisonniers et que des fronts qui s’approchaient, provoquèrent l’évacuation des camps vers l’intérieur du Troisième Reiche. La plupart des insurgés furent évacués vers le camps à Sandbostel X B près de Hambourg. En général, vers la fin de la guerre, les Allemands rassemblèrent environ 15.000 prisonniers polonais et beaucoup de mille prisonniers d’autre nationalité.
Dans le premiers jours d’avril 1945, les agents de gestapo se rendirent à Sandbostel. Le chef allemand du camps leur rendit le colonel Karol Ziemski «Wachnowski» , le colonel Mieczyslaw Niedzielski « Zywiciel » et 27 autres officiers de l’insurrection, en général, les membres de « Kedyw ». Ils furent accusés d’avoir créé une organisation clandestine et d’avoir voulu prendre le camps par force. Les officiers capturés furent transportés vers le camp de concentration de Neuegamme. Il y avait un danger qu’ils seraient tués. Les Norvégiens et Danois détenus dans ce camps, informèrent de cette situation la mission de la Croix rouge qui avec un neveu du rois suédois, comte Folke Bernadotte visitait le camps. Bernadotte intervint auprès de Himmler. Himmler tenait alors aux bonnes relations avec un suédois parce que, grâce à son entremise il prétendait négocier l’armistice avec les alliés. Il donna son accord pour libérer les officiers polonais. Ils leur rendirent leurs uniformes. Les officiers furent déportés vers Cologne où ils furent placés dans «un camps d’éducation par le travail» (Arbeitserzie-hungslager) à Hesse-Russe. De là, ils furent envoyés vers Stalag II E à Schwerin, et ensuite vers le Oflag X C à Lubeck où, le 2 mai 1945 ils furent libérés par les Anglais.
Vers la fin d’avril 1945, la plupart des prisonniers furent évacués de Standbostel en marche à pied vers Bad Schwarz près de Lubeck où, le 1er mai 1945 ils furent libérés par les troupes allemandes. Les prisonniers de guerre polonais qui restaient à Sandbostel, furent libérés le 29 avril 1945 par les tanks canadiens.
Au fur et à mesure que les alliés avançaient dans le territoire du Troisième Reich, les nouveaux camps de prisonniers étaient libérés par les armées victorieuses. C’étaient les Russes, Américains ou Anglais – cela dépendait de localisation. Une partie de prisonniers libérés par l’AK s’essayèrent d’aller vers l’Ouest et de joindre les forces militaires polonaises de l’Ouest. Cela concernait surtout les soldats de terrains polonais incorporés dans L’Union des républiques socialistes soviétiques . Beaucoup de varsoviens, informés sur les poursuites de soldats de l’AK par NKWD (Commissariat soviétique de l'Intérieur) et sur le régime communiste, ne décidèrent pas aussi de retourner en pays.
Les insurgés qui choisirent la vie en émigration, partirent surtout vers la Grande Bretagne, la Canada et les Etats-Unis. Beaucoup d’entre eux y restèrent jusqu’à la fin de leurs jour. Souvent, leur vie n’était pas facile. Beaucoup de mérités, d’officiers d’un haut gradé militaire, vieux, débrouillards dans la vie réelle devaient travailler comme huissiers, garçons d’ascenseur, serveurs. Quelques- uns, après beaucoup d’années d’émigration, retournèrent en Pologne. La plupart des insurgés jeunes décidèrent de retourner. Néanmoins, leurs vies prirent des chemins différents. Arrestations, procès, grandes peines de prison et même peines de mort les attendaient. Ce n’est qu’après 1956, que changea l’atmosphère envers les soldats de l’AK «immondes nains de réaction» (terme de propagande).
texte: Maciej Janaszek-Seydlitz
traduction : Karolina Porębska
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